SNCF : un rapport pour enterrer l’avenir
Le rapport dit “Spinetta” formule des propositions en vue de répondre à “l’exigence” de l’ouverture à la concurrence portée par l’Union européenne. Mais les décisions de l’Union européenne sont aussi celles des dirigeantes françaises et dirigeants français, qui ont dans ces instances un poids qui leur permet de faire valoir leurs vues. En posant l’ouverture à la concurrence comme un impératif non négociable, le gouvernement refuse le débat démocratique et cache ses décisions derrière l’épouvantail européen.
Les pistes de ce rapport ont des incidences particulières pour les jeunes.
D’abord en terme d’emploi, puisque le rapport assume de proposer des conditions de travail dégradées aux nouvelles entrantes et nouveaux entrants, exclusivement aux jeunes donc. Le statut de cheminot garantit un certain nombre de droits. Accessible en dessous de 30 ans, il s’accompagne d’une formation rémunérée. Pour les jeunes de France, la SCNF représente donc une des rares opportunités de pouvoir être formé·e·s sans être sous-rémunéré·e·s comme dans les statuts d’apprentis et d’alternants.
A l’heure où le gouvernement prévoit d’étendre l’apprentissage et ses conditions salariales déplorables jusqu’à 30 ans, ce n’est pas un hasard s’il s’attaque simultanément au statut de cheminot. Faudra-t-il, demain, pour être aiguilleur ou aiguilleuse, passer par un apprentissage rémunéré une misère ?
Le deuxième impact particulier pour les jeunes est la proposition de suppression de petites lignes, jugées peu rentables. Le gouvernement n’hésite pas à expliquer qu’il existe aujourd’hui d’autres moyens de transports que le train, sous entendu la voiture. Ce même gouvernement qui a augmenté cette année la fiscalité sur le diesel ! Il semble que la transition énergétique s’efface devant les impératifs du marché. Cette mesure est particulièrement impactante pour les jeunes, qui sont nombreuses et nombreux à ne pas avoir de permis de conduire, et encore plus à ne pas pouvoir assumer financièrement un véhicule. Par la suppression de lignes de train, c’est leur autonomie qui est attaquée.
Le Mouvement jeunes communistes de France dénonce un rapport qui préfigure une réforme injuste du transport ferroviaire. Une réforme qui jettera à terre le rôle de service public de la SNCF pour le profit de quelques uns. Une réforme qui vient casser des droits salariaux pour tirer ceux de tous les travailleurs et toutes les travailleuses du secteur vers le bas. Une réforme qui se sert des jeunes comme porte d’entrée pour briser les conquêtes sociales.
Nous manifestons notre solidarité aux travailleurs et travailleuses du rail, dont la mission de service public est déterminante pour un droit effectif à se déplacer, notamment chez les jeunes. Nous rappelons également que le rail est un des modes des transports les plus respectueux de l’environnement et que sa casse est un non sens absolu dans la perspective d’une société décarbonée.
Le Mouvement jeunes communistes de France appelle à soutenir les mobilisations du 22 mars dans toutes leurs formes, pour le rail, pour les services publics et donc pour l’avenir.