A l’approche de la journée mondiale pour la paix, en Palestine l’urgence de la paix n’a jamais été aussi forte
La récente normalisation des relations entre les Emirats Arabes Unis et Israël, organisée par Trump, est un coup de plus porté à la Palestine. Cet accord, ainsi que celui du Bahreïn avec Netanyahou, réduit encore une fois les soutiens à la Palestine provenant des pays arabes proches, et rend la mise en application du plan d’annexion, s’appuyant sur le “deal of century” de Trump de janvier dernier, d’autant plus aisée.
Bien que les Emirats Arabes Unis aient affirmé que leur décision avait comme contrepartie d’écarter la perspective de l’annexion des territoires palestiniens en Cisjordanie, Netanyahou a officiellement et immédiatement déclaré que celle-ci était seulement suspendue, se laissant le droit de reprendre cette dernière. Cet accord, organisé par Trump, est un coup de communication en fin de mandat afin de gagner des voix pour sa réélection. Les pays arabes déchirent ainsi tout simplement leur proposition de 2002, à savoir une normalisation globale des relations avec Israël en échange de la fin de l’occupation et de la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
Cette normalisation a été qualifiée de “jour sombre” par le premier ministre palestinien, et des manifestations ont éclaté en Cisjordanie et à Gaza pour dénoncer cette “trahison”.
Cependant, accusé par plusieurs affaires de corruptions, qui ont récemment entraîné des manifestations importantes à Tel aviv, Netanyahu perd une partie de ses soutiens. De la joint list à une partie de la droite israélienne, nombreux sont ceux qui souhaitent voir le premier ministre répondre de ses actes devant la justice. Enfin, La décision de Netanyahu du report du vote du budget en décembre a eu pour effet de d’attiser les tensions entre lui et Gantz et d’encenser une partie de la population et des groupes politiques.
Malgré cette situation, la colonisation et l’occupation israélienne se renforcent toujours davantage, profitant de la garantie d’impunité offerte par les Etats-Unis et leurs alliés, au mépris le plus complet du droit international et des droits humains.
La situation à Gaza s’aggrave également. Avec 3 ou 4 heures d’électricité par jour, une épidémie de COVID qui s’étend, une population massivement privée de salaire, d’emploi et régulièrement bombardée par l’occupant. Ces dernières semaines, les bombardements ont été particulièrement meurtriers. La répression s’accentue comme lors des Grandes marches du retours et les avancées pour les palestinien•ne•s sont rares, voire inexistantes.
Alors que la solidarité internationale envers le peuple palestinien peine à se faire entendre, c’est au tour de Salah Hamouri, déjà plusieurs fois arrêté et emprisonné sans motif ni procès, d’être menacé d’expulsion définitive du territoire palestinien par la révocation de son statut d’habitant de Jérusalem. Utilisée de plus en plus couramment par Israël depuis 1995, les révocations du statut de résident permanent permettent d’expulser de Jerusalem, puis de tout territoire palestinien ses habitants.
A l’approche de la journée mondiale pour la paix ce 21 septembre, il est essentiel de rappeler l’urgence d’une paix en Palestine, et que cette dernière ne pourra passer que par la reconnaissance officielle d’un Etat de Palestine sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale et l’application du droit au retour des réfugié·e·s.
Plus que jamais, la libération de Marwan Barghouti est nécessaire afin de parvenir à la paix, tout comme l’est celle des prisonniers et prisonnières politiques palestiniens et palestiniennes.
La France s’obstine à l’inaction alors que son rôle et sa responsabilité sont de taille.
Le conseil national du MJCF appelle la France à agir concrètement pour s’opposer au plan d’annexion et à reconnaître enfin l’Etat de Palestine comme l’Assemblée Nationale avait déjà pu le faire en 2014.
Nous réaffirmons une fois de plus tout notre soutien et notre solidarité avec le peuple palestinien dans sa lutte pour sa liberté et la reconnaissance de ses droits.
Faisons de la libération de Marwan Barghouti et de la paix en Palestine les mots d’ordre de cette journée mondiale pour la paix.