Affaire Adama Traoré : une expertise vient contredire la version officielle
Il y a un peu plus de deux ans, Adama Traoré mourrait suite à une intervention musclée des gendarmes à Beaumont-sur-Oise. Les circonstances floues de son décès poussent les proches d’Adama Traoré à porter plainte pour homicide involontaire et pour non-assistance à personne en danger.
Les membres de la famille demandent à ce que la lumière soit faite sur la mort d’Adama. Très vite, le procureur de Pontoise se saisit de l’affaire et annonce qu’Adama Traoré serait mort d’une infection pulmonaire alors que les premières analyses le contredisent et évoquent une mort par asphyxie. En décembre, nous apprenions que les juges d’instructions avaient clôturé leurs investigations sans aucune mise en examen.
Hier, un rapport effectué par quatre médecins est venu mettre radicalement en cause la conclusion médico-légale qui a écarté la responsabilité des gendarmes. Dans ce rapport, effectué à la demande de la famille, les professionnels réfutent très clairement l’idée selon laquelle la mort du défunt serait dû à des problèmes de santé antérieurs. Les médecins dénoncent « des conclusions biaisées ». Le rapport précise que la conclusion médico-légale repose sur des « théories infondées » et qu’il faut revenir à l’hypothèse du début (qui d’après l’AFP a été affirmé par 3 expertises sur 4) selon laquelle, les conditions de son arrestation auraient conduit aux décès du défunt par asphyxie.
Encore une fois, il apparaît très clairement qu’il existe une volonté de la part des institutions d’étouffer l’affaire en essayant d’écarter la responsabilité des forces de l’ordre, qui ont pourtant admis avoir utilisé le plaquage ventral, à la suite duquel, selon les premiers témoignages des gendarmes, Adama aurait évoqué des difficultés à respirer. Toute la lumière doit être faite sur cette affaire, qui vient une énième fois prouver le racisme institutionnel en France. Les vies des jeunes des quartiers populaires comptent.