Allocution d’Emmanuel Macron: un exercice d’autosatisfaction déconnecté de la réalité
Lors de son allocution de mardi soir, Emmanuel Macron s’est livré à un numéro d’autosatisfaction déconnecté du réel, aux antipodes des enjeux actuels.
Autosatisfaction mal venue d’abord concernant l’action de la France pour l’accès au vaccin sur l’ensemble de la planète. Emmanuel Macron a prétendu que la France était “au rendez-vous” sur cette question. Non, la France n’est pas au rendez-vous ! Être au rendez-vous consisterait à se ranger du côté des pays, des syndicats, des partis politiques et des ONG qui réclament depuis des mois la levée des brevets sur les vaccins. Les “aides” sporadiques de l’Union Européenne ne sont pas en mesure de permettre un accès universel au vaccin. Seule la levée des brevets, permettant à tous les pays de produire le vaccin, le permettront.
Cet exercice d’autosatisfaction a alors frôlé la désinformation pure et simple lorsque le Président a abordé la situation économique et sociale, et en particulier celle de la jeunesse.
Comment peut-on vanter le bilan éducatif du gouvernement alors qu’aucun plan de rattrapage n’a été mis en place après 2 années d’école sous COVID, et que Parcoursup continue de briser les rêves d’avenir de milliers de jeunes ?
Comment affirmer que le gouvernement a lutté contre la précarité étudiante alors que tant d’entre eux font encore la queue devant les aides alimentaires, et qu’ils sont encore 1 sur 2 à se salarier pour financer leurs études ?
Enfin, le bilan du Président sur sa lutte contre le chômage des jeunes sonne faux. Si le plan “1 jeune 1 solution” a permis de créer des emplois, il s’agit d’emplois précaires, et subventionnés, et donc payés par le contribuable, sans qu’il n’en coûte au patronat.
Malgré tous les arrangements que l’on peut avec la réalité, le constat est là: 1,6 millions de jeunes se retrouvent aujourd’hui sans emploi ou formation.
Face à cela, ce n’est pas un “contrat d’engagement” destiné à 500 000 jeunes et offrant 500 euros maximum par mois, qui est en mesure de répondre à cette urgence. Encore moins la réforme de l’assurance chômage dont il a réaffirmé la mise en application au 1er décembre, et qui va priver nombre de jeunes de leurs indemnités.
Emmanuel Macron, dans un discours aux allures de meeting présidentiel financé par le contribuable, s’est affirmé comme le “Président du travail”. Pourtant, sa politique et ses choix font de lui le Président du capital, et ce sont, une fois de plus, les jeunes qui en paient le prix fort.
Le MJCF revendique un plan d’urgence immédiat pour la jeunesse et qui passe par:
- le recrutement massif de professeurs pour faire baisser le nombre d’élèves par classe
- la suppression de Parcoursup
- la création d’un revenu pour tous les étudiant
- la suppression de tous les contrats précaires, le CDI doit redevenir la norme
- des pré-recrutements de jeunes dans les services publics en commençant par l’éducation et la santé.
- l’annulation de la réforme de l’assurance chômage