Amplifions la mobilisation !
Mardi 10 novembre, à l’appel des syndicats lycéens et professionnels de l’enseignement s’est tenue une journée de mobilisation pour dénoncer les conditions sanitaires de reprise dans les établissements scolaires.
Malgré un contexte sanitaire et sécuritaire inédit, la réussite de cette mobilisation témoigne de la détermination des lycéennes, lycéens et personnels éducatifs à imposer des mesures d’urgence pour assurer l’ouverture des établissements.
Dès le lendemain de la rentrée, les grèves et mobilisations locales impulsées par les professeurs et leurs élèves ont permis d’obtenir des victoires, avec l’autorisation de l’organisation de la scolarité en demi-groupes dans les lycées. Cependant, en faisant reposer cette organisation sur la seule volonté des établissements, la mise en place de ces demi-groupes se fait de manière très inégale sur le territoire et est renvoyée à un rapport de force au sein des établissements. Cela vient créer de fait des inégalités dans les conditions d’études des élèves.
Malgré ce premier recul, le gouvernement continue de tenter d’instrumentaliser la crise actuelle pour avancer à marche forcée dans le sens de ses réformes. Celui-ci a en effet annoncé l’annulation des premières Épreuves communes du baccalauréat (ex E3C) au profit du contrôle continu. Si l’on peut se féliciter de l’annulation de ces épreuves qui étaient impossibles à tenir au vu du contexte, on ne peut que s’inquiéter de cette volonté renouvelée du ministre d’imposer la solution du contrôle continu, solution injuste et inégalitaire, particulièrement dans une période où nombre de jeunes ont raté de nombreuses heures de classe (contamination COVID, cas contacts…).
Le gouvernement persiste aussi dans la seule réponse répressive face aux revendications légitimes des lycéennes et lycéens. La journée du mardi 10 novembre a encore été marquée par un déchaînement de violences face à des jeunes mobilisés. On ne compte plus les scènes dans tout le pays où les forces de l’ordre ont fait usage de leurs matraques et de gaz lacrymogènes face à des mineurs, dont le seul tort a été de se mobiliser pour ne pas risquer d’être malade en allant étudier. La répression s’abat aussi avec la multiplication des gardes à vue pour ces jeunes mobilisés. Ces violences et cette répression sont inacceptables dans un état de droit, d’autant plus lorsqu’elles sont commises sur des mineurs.
Cette journée appelle à une suite, et le MJCF sera partie prenante des prochaines journées de mobilisation. Des mesures immédiates d’urgence doivent être prises:
- la mise en place effective des demi-groupes dans TOUS les lycées et les collèges, avec un réel protocole national contraignant.
- la fourniture de matériel numérique afin de pouvoir effectuer une part de la scolarité à distance
- la gratuité des masques et du gel hydroalcoolique
- l’arrêt de l’envoi de forces de l’ordres face aux lycéennes et lycéens mobilisés ainsi que la fin des gardes à vues