Attaque contre l’assurance chômage : une attaque contre les jeunes !
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a présenté cette semaine le contenu précis de la nouvelle réforme de l’assurance chômage, conclusion d’une parodie de concertation qui n’aura satisfait que le patronat. Celle-ci confirme les pires craintes en termes de régression sociale.
Baisser la durée d’indemnisation de 25 % à partir du 1er février 2023 est une injustice faite au monde du travail et à la jeunesse.
Le gouvernement fait de nos droits au chômage une variable d’ajustement budgétaire. Si la situation de l’emploi est bonne selon eux, alors nos droits baissent. C’est à l’opposé du principe de solidarité !
Pourtant, les emplois non pourvus ne sont que 300 000 contre 3,2 millions de chômeurs de catégorie A. Même si tous ces emplois trouvaient preneurs, des millions de privés d’emploi resteraient sur le carreau.
Mais cette logique d’adéquation entre le nombre de chômeurs et les emplois à pourvoir relève de la fiction. Dans la réalité, les emplois non pourvus ne correspondent pas forcément aux aspirations ou qualifications des privés d’emploi (région éloignée, secteur d’activité différent, qualification requise, rémunération proposée et conditions de travail).
Au-delà des économies budgétaires, cette réforme vise à fournir une main-d’œuvre bon marché et malléable pour le patronat des secteurs ayant du mal à recruter. En réduisant les droits, voire en les supprimant pour certains, cette réforme va pousser des milliers de travailleuses et travailleurs précaires, parmi lesquels nombre de jeunes à accepter des emplois dans des conditions dégradées, aux rémunérations faibles et souvent éloignés de leurs aspirations.
Le chômage n’est pas la faute des privés d’emploi, c’est un droit qui exige indemnisation.
Si le gouvernement ne voulait pas faire d’économies sur le dos des privés d’emplois, il mettrait à contribution les capitalistes pour créer de nouvelles recettes pour la sécurité sociale.
S’il voulait vraiment lutter contre le chômage, alors il créerait des emplois dans les services publics et les secteurs économiques stratégiques.
S’il voulait vraiment réduire les difficultés de recrutement dans certains secteurs, il exigerait des augmentations de salaire, il lutterait contre la pénibilité du travail et il permettrait à chacun de se former.
Au lieu de ça, la durée d’indemnisation est baissée, les salariés licenciés pour abandon de poste sont privés de droits, les privés d’emploi refusant deux fois un CDI sont également sanctionnés.
Les jeunes sont particulièrement attaqués par ces mesures. D’abord, le taux de chômage chez les jeunes actifs est plus élevé, ils sont plus souvent au chômage. Ensuite, les jeunes sont beaucoup plus souvent en contrats précaires. Ils seront donc les premiers à accepter des postes mal rémunérés ou ne correspondant pas à leurs aspirations pour ne pas perdre leurs droits et se verront sanctionnés s’ils refusent deux fois un contrat.
Le MJCF revendique de revenir immédiatement au principe « un mois cotisé, un mois indemnisé ».
Le MJCF revendique des plans d’embauches massives dans les services publics et les secteurs économiques stratégiques.
Le MJCF revendique un droit au travail digne qui rémunère correctement, et émancipateur, qui correspond à la formation et aux aspirations des travailleuses et travailleurs.
Le MJCF revendique la sécurisation du parcours des jeunes de la formation à l’emploi, en mettant fin aux pertes de revenus et aux périodes de chômage.