Austérité à l’université : la sélection pour gérer la pénurie
La réforme de l’accès à l’enseignement supérieur annoncée aujourd’hui est des plus inquiétantes. Niant les difficultés matérielles liées à l’asphyxie financière des établissements publics de l’enseignement supérieur, le gouvernement fait le choix de la sélection pour gérer la pénurie de places.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France constate avec effroi que le gouvernement substitue à l’absurdité de l’algorithme APB, l’absurdité des critères subjectifs. L’affectation automatique est remplacée par l’arbitraire des avis de professeurs dont le rôle et la formation ne sont pas de décider de l’avenir des élèves.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France estime que cette réforme introduit de fait une sélection puisque toutes les formations qui recevront plus de demandes qu’elles n’auront de place pourront choisir leurs élèves. La commission d’accès à l’enseignement supérieur au niveau du rectorat n’offre en l’état aucune garantie à un élève d’avoir accès à la filière de son choix.
Nous constatons également qu’un deuxième professeur principal en classe de terminale et 3000 services civiques ne remplaceront jamais les milliers de conseillères et conseillers d’orientation psychologues nécessaires.
Nous nous opposons aux voeux groupés qui ne permettront pas aux lycéens de choisir leur filière et leur lieu d’étude. La mise en place “d’attendus” pour ne pas dire prérequis et les parcours “personnalisés” qui pourront être proposés seront nécessairement vus comme décourageants par nombre de jeunes.
La réforme ne vise finalement qu’à limiter l’accès à l’enseignement supérieur public pour en limiter son coût sur les dépenses publiques. Nous dénonçons un choix comptable qui illustre une fois de plus les positions dogmatiques libérales de ce gouvernement.
La limitation de l’accès à l’enseignement public se traduit ici par la limitation de l’accès à l’enseignement supérieur pour tous ceux qui n’ont pas les moyens d’une alternative dans le privé.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France s’oppose à cette réforme. Nous considérons qu’aucune solution pour l’accès à l’enseignement public ne peut se faire sans lui donner réellement les moyens de sa mission. Nous refusons que les lycéens d’aujourd’hui et de demain paient les non-investissements d’hier et d’aujourd’hui.