Bac 2021 : une édition toujours plus inégalitaire
Les résultats du baccalauréat 2021 ont été publiés ce mardi. Cette année, 90,5% des candidates et candidats ont obtenu leur diplôme.
Le MJCF félicite les bachelières et bacheliers, et souhaite du courage à celles et ceux devant passer par les rattrapages.
Cette édition a été profondément chamboulée par la crise sanitaire et son instrumentalisation par le gouvernement, ce qui a conduit à une dévalorisation profonde de ce diplôme. Ce ne sont pas les efforts des lycéennes et lycéens qui sont en question, mais bien les modalités d’organisation par le gouvernement, qui viennent affaiblir la valeur de ce diplôme.
Quelle est en effet la valeur d’un diplôme dont la presque totalité des épreuves ont été remplacées par un contrôle continu inégalitaire, renvoyant chaque élève face à ses propres ressources scolaires et culturelles? Avec l’instauration des demi-jauges sans cadrage national, tous les élèves n’auront pas bénéficié des mêmes conditions d’études cette année.
Quelle est aussi la valeur d’un diplôme dont le peu de contrôle terminal restant aura évalué les élèves sur un “Grand Oral” non préparé, dont on peine encore à identifier les compétences évaluées ? Concernant l’épreuve de philosophie, la possibilité laissée aux élèves de choisir entre leur note de contrôle continu ou terminal auront rendu accessoire cette épreuve.
Le gouvernement avait le choix de maintenir les épreuves terminales. Dans les collèges et universités, les examens ont pu se tenir en présentiel. Il aurait été possible d’aménager les épreuves, en proposant un plus grand choix dans les sujets afin de s’assurer que chaque candidate ou candidat puisse composer sur au moins un thème. À la place, le gouvernement a choisi d’avancer à marches forcées vers sa réforme du baccalauréat, pourtant massivement rejetée par élèves et enseignants.
Au-delà de ces modalités d’épreuves et de la réussite ou non des lycéennes et lycéens, les jeux étaient déjà faits. Avec Parcoursup, le baccalauréat n’est plus le diplôme permettant d’accéder aux études supérieures, la sélection s’effectuant en amont de celui-ci, sur la base du contrôle continu et du dossier scolaire. C’est alors une sélection sociale à grande échelle qui s’effectue chaque année, privant nombre de bachelières et bacheliers du droit aux études.
Entre le contrôle continu généralisé, des épreuves non préparées et Parcoursup, cette édition 2021 du baccalauréat aura été une mascarade. Le gouvernement aura parachevé son œuvre de destruction du diplôme national, seul garant de l’égalité de traitement entre les candidates et candidats.
Le MJCF ne se résigne pas à ce constat. Dès la rentrée prochaine, et lors des échéances électorales de 2022, nous continuerons à militer auprès des lycéens et lycéennes pour conquérir un véritable diplôme national du baccalauréat en contrôle terminal, et dont l’obtention soit le seul critère d’accès à l’enseignement supérieur, mettant ainsi fin à Parcoursup.