Bac professionnel : encore des cours en moins pour les élèves
Les modalités de mise en œuvre de la réforme du baccalauréat professionnel pour l’année de terminale ont été dévoilées.
Il s’agit d’une attaque en règle contre le droit aux études des élèves de lycée professionnel.
Alors que le gouvernement a pris conscience à la rentrée des difficultés posées par les épreuves de spécialités en mars dans les lycées généraux, il s’apprête à faire la même chose mais en pire dans les lycées professionnels.
Dès le mois de mars, les élèves passeront leurs épreuves de disciplines générales. Ils partiront ensuite 6 semaines d’affilée en stage, alors que ces semaines étaient jusqu’alors réparties sur l’année et définies par les établissements selon les besoins pédagogiques de chaque formation. Ils ne reviendront ensuite au lycée qu’en mai pour passer des épreuves de disciplines professionnelles, puis repartiront encore 6 semaines en stages pour celles et ceux qui le souhaitent.
Concrètement, l’année scolaire et les apprentissages se termineront dès le mois de mars. Après avoir retiré une année entière de formation aux élèves de lycée professionnel en 2009, puis quasiment une demi année en 2018, le gouvernement retire encore des semaines d’enseignement aux élèves.
Une fois de plus, ces choix sont orientés par une vision patronale de l’enseignement professionnel : déqualifier les formations pour former non pas des citoyennes, des citoyens, des travailleuses, des travailleurs mais de la main d’œuvre immédiate pour le patronat.
Comment ne pas voir non plus le mépris de classe dans le fait d’appliquer en lycée professionnel un calendrier du baccalauréat ayant posé de nombreux problèmes en lycée général ?
Nous affirmons que le lycée professionnel doit répondre aux besoins en formation des élèves et de la société, et non pas aux impératifs immédiats du marché.
Le MJCF revendique l’abrogation de la réforme du baccalauréat professionnel.
Le MJCF revendique une augmentation des heures d’enseignements généraux et professionnels dans les lycées pros.
Le MJCF revendique des stages au service de la formation. Ils doivent servir à appliquer ce qui a été vu en cours et non à travailler gratuitement pour un patron. Cela passe par un encadrement strict des stages et une organisation sur l’année laissée à l’appréciation des équipes pédagogiques.