BDS : la lutte pour le droit n’est pas un crime !
Dimanche 18 novembre, lors de son allocution de clôture de la convention annuelle du Crif, Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, a déclaré : « Je condamne avec fermeté l’appel au boycott de produits israéliens […] ces actions sont constitutives d’une infraction pénale et la préfecture de police procède à l’ensemble des constatations pour que des poursuites puissent être engagées ».
Cette déclaration intervient quelques mois à peine après l’adoption par la Knesset, le parlement israélien, de la loi « État-nation », qui instaure la suprématie des citoyens juifs sur les non-juifs, officialisant ainsi un régime d’apartheid en Israël.
Le gouvernement français vole ainsi une nouvelle fois au secours de l’image de Benjamin Nétanyahou, au moment même où les autorités israéliennes enfoncent toujours plus leur pays dans l’occupation, la colonisation et le racisme, provoquant une juste indignation à travers le monde. La récente décision d’Airbnb de se retirer des colonies israéliennes de Cisjordanie démontre cette prise de conscience croissante, fruit direct des efforts des organisations de défense de la paix et du droit international, engagées notamment dans la campagne BDS.
Le MJCF rejette catégoriquement la déclaration de Laurent Nunez et appelle le gouvernement français à garantir la liberté d’expression en mettant fin à la criminalisation de la campagne BDS, qui vise à empêcher l’exercice d’un moyen d’action pacifique, visant à l’application du droit international.
Nous refusons toute instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme dans le but de blanchir la politique d’extrême-droite du gouvernement israélien. Celle-ci est d’autant plus indigne que l’antisémitisme continue de tuer, comme l’a dramatiquement montré l’attentat contre la synagogue « Tree of Life » de Pittsburgh. Nous nous joignons en ce sens à l’appel lancé par plus de 40 organisations juives à travers le monde en juillet dernier, pour refuser l’assimilation « entre l’hostilité et les préjugés contre les Juifs d’un côté, et les critiques légitimes des politiques et du système d’injustice d’Israël de l’autre ».