Blanquer banalise le racisme
Le ministre de l’Éducation Nationale a commis une inexcusable provocation. Réagissant à l’agression raciste, islamophobe, d’une mère voilée lors d’une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté par un élu RN, Jean-Michel Blanquer a tenu des propos inacceptables. En déclarant que “Le voile en soi n’est pas souhaitable dans notre société”, le ministre apporte une réponse totalement déconnectée, venant ainsi directement conforter l’élu d’extrême droite dans son honteuse agression.
Cette réaction n’est pas digne d’un ministre, et encore moins d’un ministre de l’Éducation nationale. Par cette phrase apparemment anodine, le ministre s’inscrit dans une stratégie de division et de stigmatisation raciste alimentée depuis le plus haut sommet de l’Etat sur des calculs électoraux d’un cynisme incroyable. Il en est de même lorsqu’il cite l’exemple absurde d’un petit garçon qui refuse de tenir la main d’une de ses camarades comme témoignage d’un refus du vivre-ensemble.
Du débat sur l’immigration dans les assemblées, à la “société de vigilance” appelée par le Président, l’exécutif souffle sur les braises de la division. Cette stratégie est non seulement honteuse, mais a également des conséquences très concrètes dans le pays.
Elle a ouvert la voie aux discours racistes entendus lors de la convention de la droite et fortement médiatisés. Elle a aussi ouvert la voie à la “fiche de détection” de l’université de Cergy ainsi qu’à l’agression raciste de vendredi dernier. Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui dans le pays se sentent ciblés par ces attaques racistes. Des dizaines de milliers de personnes qui, au quotidien, peuvent subir insultes, rejets ou pires parce que la stratégie du Gouvernement légitime ces attaques.
Cette stratégie visant à adopter les discours de l’extrême droite plutôt que de les combattre n’a aucune issue heureuse possible. Elle a échoué lors des élections européennes. Elle échouera à l’avenir. Elle ne fera pas oublier les politiques anti-sociales menées depuis le début du quinquennat. Elle ne fera pas oublier le creusement des inégalités par les milliards de cadeaux fiscaux accordés aux plus riches.
Le Mouvement jeunes communistes de France dénonce cette banalisation des discours et attaques racistes promue par le Gouvernement et affirme qu’on ne combat pas l’extrême droite en allant sur son propre terrain.