Brevet obligatoire : mépris de classe et attaque contre le lycée professionnel !

L’annonce d’un “acte 2” du “choc des savoirs” par la Ministre de l’Éducation nationale confirme un maintien de la politique de ségrégation sociale à l’école menée depuis l’élection d’Emmanuel Macron. 

L’obligation du Brevet national des collèges (DNB) pour accéder au lycée va conduire à la déscolarisation de milliers de jeunes. Ce sont particulièrement les élèves des classes populaires et du lycée professionnel qui vont être touchés. 

Aujourd’hui, une grande partie des élèves n’ayant pas le DNB sont orientés en lycée professionnel. Cela permet à une partie d’entre eux d’obtenir leur baccalauréat, en restant dans une formation au sein de l’Éducation nationale, leur assurant encore des enseignements généraux et diversifiés malgré les récentes attaques contre le lycée pro. 

En interdisant leur accès au lycée professionnel via l’obligation du DNB, le gouvernement veut envoyer ces jeunes en apprentissage dès l’âge de 16 ans, c’est-à-dire sous la responsabilité d’un patron. En effet, le DNB, lui, ne sera pas obligatoire pour aller en CAP. 

Pour le gouvernement, la place des élèves, de la classe travailleuse et des élèves en difficultés, ce n’est pas à l’école, c’est au travail ! Au contraire, nous affirmons que la formation professionnelle initiale doit se faire au lycée, et non en apprentissage ! 

Cette obligation du DNB s’inscrit dans la logique de la réforme du bac pro qui promet d’envoyer les élèves toujours plus longtemps en entreprise et toujours moins longtemps en classe afin de satisfaire les besoins immédiats en main d’œuvre du patronat. 

L’obligation d’obtention du DNB relève d’un véritable mépris de classe. Plutôt que de le rendre obligatoire pour empêcher une partie de la jeunesse d’étudier, tous les moyens doivent être mis pour que chaque jeune puisse bénéficier d’un accompagnement suffisant pour obtenir ce diplôme.

Le MJCF revendique l’abandon du “choc des savoirs” et de la réforme du lycée professionnel. 

Au contraire, il faut des investissements massifs dans l’Éducation nationale afin de recruter autant de professeurs et de personnels nécessaires à la réussite de chaque élève. 

Nous revendiquons une formation professionnelle émancipatrice, au sein de l’Éducation nationale, qui permette de former des travailleuses et travailleurs, mais aussi des citoyennes et citoyens. 

Cela passe par la mise en place d’un véritable statut protecteur du stagiaire en lycée professionnel.