Classement annuel des lycées : l’inégalité au grand jour
Cette année comme les années précédentes le journal L’Etudiant publie son “classement des lycées”. Ce classement, indépendant de l’éducation nationale, prend notamment en compte le taux de réussite au baccalauréat ou le taux de mentions obtenues dans l’établissement. Il est révélateur des inégalités scolaires et territoriales à l’œuvre dans le pays. Il renforce aussi une stratégie des familles les plus aisées pour inscrire leurs enfants dans le “meilleur” établissement. Territoires sous-dotés, inégalités des moyens, projets d’établissements différenciés, à travers ce classement on retrouve une politique de longue date menée dans l’éducation nationale. Des établissements qui ne relèvent plus d’une politique nationale commune mais qui doivent prouver leurs chiffres et leurs rendements comme des entreprises. Une stratégie de différenciation des établissements qui fait écho à l’individualisation extrême des parcours des élèves eux-mêmes. La mise en place de la réforme Blanquer du bac vient de nouveau consacrer cette différenciation entre les lycées notamment à travers l’accès ou non aux spécialités ainsi que la quasi-destruction du caractère national du baccalauréat. La valeur du diplôme ne sera plus évaluée en fonction de la note obtenue à une épreuve commune et nationale mais de la réputation de l’établissement d’origine de l’élève. La finalité se retrouve dans l’application de Parcoursup, qui une fois la différenciation faite, tri les élèves en fonction, des établissements dont ils proviennent. Le classement de l’année 2019-2020 est d’autant plus inégalitaire que le ministre de l’Éducation nationale a profité de la pandémie pour avancer encore plus vite dans la destruction d’une éducation nationale qui serait uniforme sur le territoire. En supprimant purement et simplement les dernières épreuves nationales du baccalauréat et en appliquant le contrôle continu laissant totalement cours à la hiérarchisation des lycées. Pour l’année 2020-2021 on peut déjà mesurer quelles conséquences auront la liberté de “choisir” son protocole sanitaire : entre des lycées qui maintiennent le 100% présentiel et d’autres qui appliquent des présences alternées. Le MJCF revendique le droit à une éducation de qualité, donnant les mêmes moyens de réussite à l’ensemble des élèves et cela sur l’ensemble du territoire. Cela nécessite un investissement massif dans l’éducation nationale pour créer des classes et non en supprimer comme c’est le cas actuellement. Pour empêcher la hiérarchisation et l’assignation des élèves nous exigeons l’arrêt immédiat de la plateforme Parcoursup ainsi que l’abrogation de la réforme Blanquer et le retour à un bac national.