Colombie : Le peuple colombien face à la répression sanglante de Duque
Depuis le 28 avril, le peuple colombien est dans les rues pour dénoncer un projet de réforme fiscale visant à pénaliser encore une fois les plus modestes. Il tends à leur faire payer une gestion catastrophique des crises sanitaires et économiques du pays.
Cette réforme a été l’élément déclencheur de la colère des Colombiens, qui subissent depuis 2018 le régime du président d’extrême droite Ivan Duque. Mais les mobilisations sont aussi alimentées par un climat de violence mis en place par le gouvernement. Celui-ci assassine des leaders sociaux, des syndicalistes, des ex-guérilleros ayant déposé les armes, des défenseurs des droits humains, des porte-parole de communautés indigènes… L’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz) recense ainsi déjà 75 assassinats politiques depuis le début de l’année.
La mobilisation populaire a contraint le président Duque à retirer sa réforme et a conduit à la démission du ministre des Finances, Alberto Carrasquilla. Pour autant le peuple colombien continue d’exprimer son rejet d’une politique fondée sur l’accroissement des inégalités, la corruption, la violence, et le non-respect de l’Accord de paix, signé en 2016 entre la guérilla FARC-EP et le gouvernement.
Face à ces manifestations pacifiques, la réponse de Duque a été une répression implacable. Envoyant l’armée contre les manifestants, notamment dans la ville de Cali où, dans la nuit du 3 mai, la police a ouvert le feu à balles réelles sur des manifestant.es.
De nombreuses ONG recensent les violations des droits humains par l’armée et les forces de polices. Ces ONG dont Tremblores et Indepaz dénombrent depuis le début des mobilisations, 47 personnes assassinées, 963 détentions arbitraires, 12 cas de violences sexuelles et 278 cas d’agressions par la police.
Le Mouvement des Jeunes Communistes de France apporte toute sa solidarité au peuple Colombien. Qui continue malgré la répression sanglante de Duque, à lutter contre la corruption, le creusement des inégalités, à revendiquer la paix et le retour des politiques sociales.
La France et l’Union Européenne doivent prendre position sans plus attendre. D’abord en condamnant les violations des droits humains en Colombie, ensuite en activant sans délai la clause de suspension de l’accord de libre-échange avec la Colombie.