Contraception chez les jeunes : l’urgence de l’éducation sexuelle annuelle et obligatoire !

Le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé sur l’utilisation du préservatif et de la contraception par les jeunes européens et européennes est alarmant.

Le pourcentage d’adolescents de 15 ans ayant utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel est en baisse, passant de 70 % à 61 % chez les garçons et de 63 % à 57 % chez les filles entre 2014 et 2022. Véritable enjeu de santé publique, ce retour en arrière dans les pratiques pourrait entraîner une recrudescence des cas d’infection sexuellement transmissible. De plus, 31% des adolescent.es sexuellement actifs déclarent n’avoir utilisé ni préservatif ni aucune autre forme de contraception lors de leur dernier rapport.

C’est d’autant plus inquiétant que l’accès à l’interruption volontaire de grossesse en Europe est inégal et menacé.

Différents facteurs entrent en compte pour expliquer ce changement de pratiques : influence de la pornographie, de la religion, ou difficulté d’accès à la contraception du fait de la fermeture des centres de planning familial et équivalents. Mais il y a une certitude, la situation ne pourra s’améliorer sans prendre à bras le corps la question de l’éducation à la vie sexuelle et affective (EVSA) tout au long de la scolarité.En France, la réalisation de 3 séances d’EVSA par an est obligatoire depuis 2001, mais l’application de cette mesure reste très insuffisante : en 2023, plus de 20 ans après, deux tiers des personnes interrogées par le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes n’y ont jamais eu accès.

Cette question est pourtant centrale pour permettre aux jeunes de s’épanouir dans leur vie affective et sexuelle. C’est aussi un enjeu féministe majeur, car ce sont les jeunes femmes qui sont les premières victimes de violences sexuelles, et qui portent le poids des grossesses non désirées.

C’est pourquoi le MJCF inclut dans ses 10 mesures d’urgence pour la jeunesse la mise en place réelle de 3 séances d’éducation à la vie sexuelle et affective tout au long de la scolarité. Ces séances, en plus d’aborder les questions fondamentales de contraception et de protection contre les IST, doivent permettre aux adolescent.es de s’approprier les notions de consentement, de respect, de plaisir. C’est un temps privilégié pour la lutte contre les préjugés sexistes et la prévention des violences sexistes et sexuelles. Elles doivent être dispensées par des intervenant.es spécifiquement formé.es, les professeur.es de SVT n’ayant ni les dotations horaires ni la formation suffisante pour porter sur leurs épaules l’entière responsabilité de cet enseignement.