Contre la saignée industrielle : planification

Michelin a annoncé vouloir fermer deux de ses usines dans le pays, entraînant 1 254 salariés. Cela s’inscrit dans une hémorragie industrielle et sociale d’ampleur, avec des annonces en cascade de suppressions de postes et autres « restructurations ». Au total, plus de 86 000 emplois ont disparu depuis 2020 sur le continent chez les équipementiers automobiles.

Une saignée qui touche d’ores et déjà de nombreux secteurs. Dans la chimie, 15 000 emplois seraient menacés dans les trois prochaines années, l’alerte est aussi donnée dans le bâtiment et dans la métallurgie. De l’aveu même du ministre de l’Industrie, « d’autres fermetures d’usines sont attendues ». Comptent-t-ils « attendre » et laisser faire cette saignée ?

La France a perdu la moitié de son potentiel industriel en 20 ans, accumulant des retards technologiques considérable sur bien des aspects. En cause : un savant mélange de choix politiques sacrifiant nos productions au profit de la finance ; des groupes toujours plus avides de marges, qui préfèrent les petites productions à haute valeur ajoutée en France pour délocaliser les gros volumes à l’Est de l’Europe ; et, finalement, l’absence totale de contrôle des capitaux et des productions par l’État.

Il faut siffler la fin du match et compter les points : la désintégration des filières industrielles, la concurrence entre les peuples au détriment de l’effort de coopération, les stratégies à la petite semaine ne visant qu’à remplir les poches des actionnaires ; tout cela met en péril l’avenir de notre pays.

Il est urgent de reconstruire une politique industrielle nationale, planifiée, capable de répondre aux besoins de la population et aux objectifs environnementaux. La France est forte de sa jeunesse, capable de relever l’ensemble de ces défis et de développer tout ce dont nous aurons besoin demain. Encore faut-il lui en donner les moyens. Les gouvernements successifs s’emploient à détruire la filière professionnelle, pourtant indissociable de rebond industriel.

Pour le MJCF, il est urgent de:· Planifier les besoins en matière de formation et d’emploi dans le pays· Renforcer le pouvoir de décision des salariés· Augmenter l’ensemble des salaires· Mettre en place des stages utiles en baccalauréat professionnel, avec un encadrement beaucoup plus strict des stages et des conventions passées entre nos lycées et les patrons