Contre tous les antisémitismes, pas un pas en arrière
Ce dimanche 12 novembre, les jeunes communistes ont marché aux côtés de 105 000 personnes, dans une foule très diverse, contre tous les antisémitismes. Nous nous félicitons du succès de cette marche dans une période particulièrement violente pour les juives et juifs de France.
La violence sans nom déployée par l’État israélien sur la bande de Gaza et auprès des populations palestiniennes a servi de prétexte au ravivement de l’antisémitisme dans le monde. En France, on décompte plus d’un millier de faits à caractère antisémite ces quatre dernières semaines, ainsi que 6000 signalements sur les réseaux sociaux. Nous le martelons : notre combat contre l’antisémitisme et le racisme ne sera jamais conditionné. Tenir les juives et juifs du monde entier pour responsable des exactions de l’État d’Israël est une essentialisation antisémite.
Nous avons défilé aujourd’hui sans céder un pouce au fascisme, à l’extrême droite, au racisme et à la haine. Nombre de manifestant.e.s ont également brandi des pancartes et chanté des slogans pour rappeler leurs refus collectifs de l’extrême droite. Les jeunes communistes étaient ici à leur place. Le cortège républicain mené par le Parti Communiste Français et les forces de gauche a réuni des milliers de personnes, contre un RN minoritaire, interpellé en amont de la manifestation et positionné en fin de cortège. Sa dirigeante a été exfiltrée avant l’arrivée du cortège, sous les injures.
La marche de dimanche était l’opportunité d’un grand sursaut populaire et institutionnel contre l’antisémitisme. Elle a malheureusement été entachée par la présence de diverses franges de l’extrême droite. Les entrepreneurs de haine du Rassemblement National versent des larmes de crocodile sur le sort des juifs et juives du monde, alors même que leur co-fondateur et ancien trésorier, Pierre Bousquet, a combattu pour le régime génocidaire nazi au sein de la division Charlemagne de la Waffen SS. Tout au long de son histoire, le Rassemblement National ne s’est jamais départi de sa genèse antisémite, depuis les sorties négationnistes de Jean-Marie Le Pen, en passant par ses liens avec divers groupuscules néo-nazi, jusqu’à ses collaborations étroites avec Alain Soral ou Dieudonné dans les années 2000.
Aujourd’hui le Rassemblement National, fort de sa percée électorale, tente d’instrumentaliser l’antisémitisme au service de son projet raciste anti-musulman. Il utilise la souffrance des juives et juifs de France pour s’acheter une respectabilité politique et intégrer le champ des partis de gouvernement. Dans son sillage marchent les figures d’un fascisme opportuniste. C’est toute honte bue que Éric Zemmour, admirateur de Philippe Pétain et défenseur de la déportation des juives et juifs étranger.e.s sous l’occupation, défile aujourd’hui contre l’antisémitisme. Il était du devoir de Yael Braun-Pivet et de Gérard Larcher d’exprimer publiquement leurs refus de l’extrême droite au sein de cette marche.
Le ventre qui a enfanté la bête immonde est toujours fécond, écrivait Bertold Brecht. Elle use ici de toutes les ruses, de tous les mensonges et de toutes les ignominies pour rendre son visage à nouveau tolérable. Les Françaises et les Français ne seront jamais dupes. Ils et elles portent en eux la mémoire sanglante de la collaboration, mais aussi les combats des Dreyfusards, des Justes, pour une République laïque et universelle. Nous avons aujourd’hui défilé sous la bannière de ces combats.
Le combat contre l’antisémitisme s’articule avec la grande lutte pour l’émancipation humaine et contre tous les racismes. Le mouvement communiste y trouve toute sa place, dans son engagement antifasciste et progressiste.
Nous appelons la jeunesse de France à se dresser contre l’antisémitisme d’où qu’il provienne.
Nous appelons la jeunesse de France à ne céder aucun terrain à l’extrême droite.