Déclaration du MJCF contre les violences faites aux femmes
Depuis plusieurs semaines nous observons en France une formidable libération de la parole des femmes. Le patriarcat n’est pas un phénomène nouveau, et depuis longtemps nous en faisons une de nos cibles, dans nos pratiques comme dans nos adresses aux jeunes. La période actuelle est toutefois historique, par l’ampleur et la résonance nouvelle de la parole de toutes ces femmes, victimes de violences sexistes.
L’Assemblée Nationale des Animateurs et Animatrices du Mouvement Jeunes Communistes de France apporte son soutien total à ce mouvement. L’Assemblée appelle également les pouvoirs publics à se saisir de cette opportunité historique pour agir et faire de cette libération de la parole, une étape déterminante dans le combat contre les violences faites aux femmes.
Cependant le retentissement et l’indignation soulevés par les révélations sur les violences sexistes de Hollywood jusqu’à la France, risque de retomber, et le retour au silence n’est pas exclu.
Toutes n’ont pas encore osé ou pu prendre la parole. Le poids du patriarcat sur les épaules des femmes n’a pas disparu. Tous les jours des femmes continuent à se faire harceler dans les transports, à l’école, au travail, … . Les logiques de ce système de domination sont toujours présentes et si, aujourd’hui pour une partie des femmes la parole est facilitée, la prise en charge et la justice ne le sont toujours pas.
Ce mouvement de libération de la parole doit être l’occasion pour le Mouvement Jeunes Communistes de France d’être en première ligne pour porter les revendications féministes. Nous nous engageons à faire vivre les luttes féministes dans tous les territoires pour que la parole libérée des femmes trouve une concrétisation politique.
Cela doit également être l’occasion de réinterroger nos pratiques et notre rôle d’éducation populaire. Le patriarcat, le sexisme ne s’arrêtent pas aux portes de notre organisation. C’est un devoir et une obligation pour nous, en tant que communistes, en tant que jeunes, et surtout en tant que féministes, d’offrir les cadres les plus protecteurs pour toutes.
Nous nous fixons ainsi le cap de l’émancipation de chacune et de chacun dans le mouvement, et bien sûr à plus forte raison des femmes, qui subissent au quotidien l’oppression patriarcale. Les violences sexistes et sexuelles sont inacceptable, dans notre organisation, et partout ailleurs. Nous devons donc produire les gestes et fournir tous les outils de formation et d’organisation nécessaires pour prévenir ces violences, accompagner les victimes, les protéger de leur(s) agresseur(s), afin que de tels actes disparaissent de la vie du MJCF. A la lumière des travaux déjà entamés, nous nous fixons donc la tâche de définir le processus le plus efficace possible pour répondre à ces besoins. C’est le rôle de notre direction nouvellement élue, qui sera chargée d’élaborer un plan d’action dont tout le mouvement devra s’emparer.
A l’occasion de ce rassemblement national, beaucoup de camarades entament de nouvelles responsabilités de l’échelle locale à la direction nationale. Ces camarades auront à coeur d’être porteurs et porteuses de ces combats, pour que notre Mouvement soit un lieu de rassemblement, émancipateur pour l’ensemble des jeunes de notre pays.
La lutte féministe est indispensable pour toute organisation révolutionnaire. Les Jeunes communistes, seront présents sur tous les fronts. Nous serons de toutes les mobilisations et mettront notre force militante au service de ces combats du plus local à l’échelle nationale. Nous produirons l’ensemble des matériels militants nécessaire, pour informer, sensibiliser aux discriminations de genre, changer les mentalités. Nous serons à l’initiative d’actions et d’interventions ambitieuses et médiatiques.
En lien avec toutes les forces progressistes et féministes disponibles, nous allons donc mener la bataille sur tout le territoire. Nous ne lâcherons rien, des premières revendications concrètes de court terme, jusqu’à l’écroulement du patriarcat, nous mettrons toutes nos forces dans la bataille, pour construire avec l’ensemble des jeunes de ce pays une société émancipatrice.