États-Unis : un danger sans précédent pour les droits des femmes
La cour suprême des États-Unis vient de démanteler l’accord Roe v. Wade. Cet accord de 1978 avait permis de constitutionnaliser l’accès à l’IVG sur l’ensemble des États- Unis et empêcher son interdiction par les États les plus conservateurs.
Malgré cet accord, de nombreux États conservateurs ont fait en sorte de rendre l’accès à l’IVG le plus difficile possible. Absence de financements pour les planning familiaux, combat idéologique… L’entrave au droit à l’IVG pouvait aller jusqu’à plusieurs années de prisons pour quiconque aidait une femme à avorter (médecin, mais aussi taxi etc), ainsi qu’une récompense financière pour ceux qui les dénoncent.
De nombreux états attendaient ce feu vert de la cour suprême pour bannir définitivement l’avortement. Cela pourrait représenter plus de la moitié du pays, avec tout autant de femmes et de familles se retrouvant dans la plus grande détresse.
Dans un pays où l’accès à la santé dont la contraception et la contraception d’urgence est hors de prix et compliqué, où l’éducation sexuelle est déjà mise à mal par les conservateurs, où la précarité est extrême et la sécurité sociale inexistante, cette décision de la Cours suprême s’avère être une nouvelle extrêmement dangereuse.
Nous devons toujours rappeler que lorsque l’IVG est illégale, les femmes continuent d’avorter mais elles prennent plus risques, jusqu’à celui de la mort. Ce risque est renforcé pour les femmes pauvres qui ne pourront pas se permettre de voyager pour avorter en sécurité.
Cette décision est la conséquence des années de mandat de Donald Trump et nous rappelle que quand l’extrême droite accède au pouvoir elle laisse des traces durables. Une telle décision a aussi une portée mondiale, le fait pour la première puissance mondiale de ne plus reconnaître l’avortement comme un droit fondamental ne peut rester sans conséquence. Elle ouvre la voie non seulement à une violence pour les femmes aux États Unis mais montre un exemple inquiétant aux pays réactionnaires.
C’est pourquoi cette décision appelle non seulement les américaines et les américains à la lutte mais aussi le monde entier.
Le MJCF revendique que la France montre l’exemple d’une diplomatie féministe en défendant internationalement le droit d’enfanter ou non comme un droit fondamental.
Le MJCF revendique que le parlement constitutionnalise le droit à l’avortement, en France.
Le MJCF revendique que les personnes qui risquent d’encourir des poursuites pénales et des risques pour leur santé en cas d’IVG dans leur pays d’origine puissent accéder au statut de réfugiés politiques.
Le MJCF revendique le droit de choisir, cette politique doit être menée à l’international avec un renforcement des moyens alloué à l’ONU pour les droits des femmes et parmi eux l’accès à une éducation à la vie sexuelle ainsi que l’accès à la contraception.