Explosion des prix : sortir des logiques de marché devient une urgence !
La population française continue de payer le coût de la guerre : malgré les mesures mises en place par le gouvernement Castex pour limiter la hausse des prix de l’énergie, l’inflation progresse et se déporte vers l’alimentaire.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a rapidement impacté les marchés mondiaux et plus particulièrement ceux de l’énergie. Le report de la demande vers l’Amérique du Nord et le Proche et Moyen-Orient fait exploser le prix du pétrole et de l’essence avec une inflation annuelle de 26% en avril. La hausse des prix progresse malgré les mesures gouvernementales.
Cette hausse des prix se déporte vers de nouveaux secteurs et plus particulièrement vers les denrées alimentaires. La dépendance du monde agricole aux énergies fossiles augmente le coût de la production et des transports. À cette première difficulté s’ajoutent les pénuries et les pertes de production provoquées par la guerre en Ukraine, les situations de sécheresse dans plusieurs régions du monde et l’augmentation des politiques de confinement en Chine dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19.
Alors que l’inflation dans le secteur alimentaire stagnait à 3,8% entre avril 2021 et avril 2022, la conjoncture internationale conduit à une situation préoccupante pour le niveau de vie des françaises et des français. Ainsi, l’Insee prévoit une inflation annuelle de 6,3% en juin et la poursuite de la hausse des prix pour la rentrée.
Cette situation est également le résultat d’importantes spéculations financières : la guerre en Ukraine accentue la pression sur les bourses mondiales et de nombreux fonds d’investissements parient sur la hausse des prix. Cette situation peut conduire à des formes de prophéties auto-réalisatrices. La cote en bourse des produits alimentaires permet cette situation de non droit sur les prix de produits de première nécessité.
L’inflation accompagnée par les paris financiers conduit finalement à sa réponse directe : la Réserve Fédérale des Etats-Unis (FED) a annoncé la hausse d’un demi-point de ses taux directeurs. L’augmentation du taux d’emprunt devrait ainsi freiner la création monétaire et l’inflation qu’il entraîne. Alors même que l’économie stagne malgré des taux historiquement bas, cette hausse pourrait entraîner des formes de récession.
Au bout de la chaîne c’est le quotidien des françaises et des français qui est mis en jeu. L’alimentation reste le second budget des ménages après le logement. Il pèse particulièrement dans les budgets des classes populaires et de la jeunesse qui peinent à accéder à une alimentation de qualité.
L’accès à une alimentation digne pour toutes et tous doit devenir un droit inaliénable. Nous demandons la baisse immédiate des taxes sur le carburant par l’instauration d’une taxe flottante. Le développement de notre souveraineté énergétique via le nucléaire civil ainsi que la création de circuits agricoles locaux doivent être mis à l’ordre du jour. Le coût de l’alimentation doit rémunérer le travail et non plus être l’objet de spéculation et de profit !