Faire front pour la paix en Europe et dans le monde
La guerre déclenchée par l’invasion de la Russie en Ukraine est entrée dans une nouvelle phase. Ni la défaite de la Russie espérée par les dirigeants occidentaux, ni l’écrasement de l’Ukraine souhaité par Poutine sont advenus. Ce qui devait être une guerre éclair s’est transformé en guerre d’usure. Depuis plus d’un an maintenant, le peuple Ukrainien vit chaque jour au rythme des bombardements et des morts civils.
En quelques mois, l’Ukraine est devenue le terrain d’une guerre par procuration entre la Russie et l’OTAN, bras armé des États-Unis. Ces derniers tentent vainement de maintenir leur leadership dans un monde en pleine recomposition. Face à la contestation croissante de leur hégémonie, ils escomptent bien maintenir leur emprise sur l’Europe. Les volontés d’élargissement de l’OTAN en Europe vont en ce sens.
Les États européens, obéissant aux injonctions de l’OTAN, adoptent des logiques va-t-en-guerre. Ils augmentent en grande pompe les budgets militaires, dédiés autant aux armes conventionnelles qu’aux armes nucléaires. La France n’y échappe pas. La loi de programmation militaire promulguée le 1er août acte une hausse de 30 % du budget des Armées. Par cette loi, la France sous-entend qu’elle pourrait s’engager dans des conflits extérieurs, dans une logique allant bien au-delà de la défense nationale.
Les tentatives opportunistes de Macron d’initier un dialogue de paix sont un écran de fumée. En multipliant les livraisons d’armes et en prenant parti pour l’un des camps, il se place en situation de cobelligérance, nous privant ainsi de jouer le rôle de médiateur.
Ne nous y trompons pas ! La réponse armée n’a pas vocation à résoudre le conflit. La transformation de celui-ci en conflit d’usure le démontre. Les logiques bellicistes, au lieu d’assurer la défense du territoire européen, font planer la menace d’un conflit généralisé et d’une escalade nucléaire.
Loin de toute considération humaine, ces logiques d’enlisement du conflit profitent aux entreprises qui s’enrichissent sur le dos des peuples. Les entreprises pétrolières et gazières ont enregistré depuis le début du conflit des profits records, les plus hauts de leurs histoires.
Les États-Unis sont les grands gagnants. Outre les bénéfices qu’ils tirent de la vente de gaz liquéfié à prix élevé aux pays de l’Union européenne, leurs entreprises d’armement prévoient de fortes augmentations de leurs ventes. Au Parlement européen, la mise en place de la « facilité européenne pour la paix », principal outil de financement des équipements militaires de l’UE, sans condition d’achat, remplit les poches des groupes d’armements états-uniens… au frais du contribuable.
Soyons clair, quelle que soit l’issue du conflit, nous connaissons déjà les perdants : les jeunes générations ukrainiennes et russes envoyées à la mort sur le front, les peuples européens qui subissent les coûts d’économies de guerre imposées, les peuples africains menacés par la famine. Dans le monde entier, la crise énergétique et l’inflation, amplifiée par le conflit, mettent les familles dans la difficulté et plongent de plus en plus de jeunes dans la précarité. Pendant que quelques-uns s’enrichissent, les peuples payent de leur sang et de leur argent le lourd tribut de la guerre.
Pourtant, un autre chemin est possible pour construire une paix durable qui garantit le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Il est temps que le gouvernement français agisse dans l’intérêt des peuples. La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a une voix forte qu’elle peut mettre au service d’une résolution pacifique du conflit, en agissant en faveur de l’obtention d’un cessez-le-feu et la mise en œuvre de pourparlers.
Cette paix durable, et nécessaire, ne pourra se construire qu’à travers la mise en place de garanties réciproques de sécurité et la construction d’une sécurité collective en Europe émancipée de l’OTAN et de ses logiques impérialistes.
En cette Journée mondiale de la paix, le Mouvement des Jeunes communistes de France se mobilise aux côtés des organisations politiques, syndicales et des associations, partout en France, pour porter cette autre voix allant dans l’intérêt premier des peuples : celle de la paix, de la fraternité et la solidarité.
Pour la paix et la liberté des peuples en Ukraine, et partout dans le monde : en Palestine, au Sahara Occidental, au Niger, au Soudan, au Yémen, et partout où les intérêts économiques priment au mépris de la dignité humaine, du droit international et de la coopération entre les peuples, exigeons :
– L’obtention d’un cessez-le-feu en Ukraine pour engager des pourparlers ;
– La sortie de l’OTAN et la mise en place d’un nouveau traité de paix et de sécurité en Europe, afin de garantir une paix solide et durable ;
– Le désarmement des forces nucléaires déployées en Europe, sur la base de la signature du traité d’interdiction des armes nucléaires.