Gel des services civiques : vite, des emplois stables et utiles !

Après des mois de tergiversation, le budget adopté hier par l’Assemblée nationale se révèle une nouvelle fois plus dangereux pour les jeunes, et particulièrement les plus précaires. 

Rien pour lutter contre la sélection sociale, et les contrats précaires, et rien non plus pour accompagner les jeunes dans leurs parcours de formation et d’insertion professionnelle. 

Pire encore, parmi les décisions les plus controversées, une retient particulièrement notre attention : le gel des nouveaux contrats de services civiques. 

Justifié par le « manque de budget » cette décision répond à une méthode que nous ne connaissons que trop bien : faire payer aux jeunes le coût  de la crise économique.

L’arrêt de ces dispositifs d’emplois pour l’année 2025 va avoir pour conséquence de plonger d’autant plus dans la précarité, des dizaines de milliers de jeunes. 

Alors que le chômage n’a jamais été aussi haut chez les moins de 25 ans – plus 8% au dernier trimestre – et que la sélection sociale, au lycée comme à la fac, ravage le parcours de vie, une telle décision est irresponsable et nous la condamnons. 

Les contrats de services civiques se révèlent bien souvent être une forme de marchandisation de l’engagement, permettant aux libéraux de pallier aux déficits de moyens dans les services publics, et pour le fonctionnement des associations.

En imposant une forme d’emploi qui n’est pas rémunéré, mais « indemnisé », les contrats de services civiques contournent un certain nombre de droits fondamentaux. Pas de cotisations, pas de droit au chômage, et bien sûr, le salaire minimum n’est pas respecté : à peine plus de 600€ pour 24h de travail hebdomadaire minimum, souvent plus. 

Pour autant, venir geler des dizaines de milliers d’ouvertures de service civique sans en contrepartie, garantir la création massive d’emploi est une faute politique grave. 

Comment vont faire les associations qui, faute de subvention, ne peuvent pas embaucher en dehors des services civiques ? 

Comment vont faire nos services publics, particulièrement dans l’éducation nationale,  qui sont obligés aujourd’hui de recourir aux services civiques pour pallier les manques de moyens et les coupes budgétaires ?

Que vont faire ces milliers de jeunes qui, faute de pouvoir évoluer dans une formation qualifiante, ou un emploi stable, ont pour ambition de se tourner vers le service civique ? 

Le MJCF revendique le dégel des services civiques, et le retour à la normale. Il n’est pas admissible de précariser autant les jeunes pour quelques milliards d’euros d’économie. 

Pour autant, nous combattons la logique derrière ces services civiques et ne voulons pas d’un avenir fait de précarité  pour la jeunesse. 

Nous revendiquons la création d’emplois utiles, bien payés et émancipateurs ! Cela passe par un investissement massif dans les services publics, et dans le secteur associatif, seule condition pour pouvoir garantir de véritables emplois plutôt que des contrats de services civiques.