Grenelle contre les violences conjugales : beaucoup d’attente pour pas grand chose
En juillet suite à une mobilisation de plus en plus massive contre les féminicides le gouvernement annonçait un “grenelle” contre les violences conjugales dans lequel il nous promettait des réponses à la hauteur de l’urgence, deux mois après il n’en est rien.
Alors que toutes les associations et institutions travaillant sur le sujet s’accordent à dire que c’est le premier maillon de la chaîne de prise en charge, la police, qui fait le plus défaut, c’est sur cette partie que les “mesures” sont les plus floues. Des solutions doivent être trouvées dès maintenant. Refus de plaintes, accueil maltraitant, minimisation, refus de se déplacer : les faits sont là, victimes, proches, témoins, professionnels de la prise en charge n’ont de cesse de le dénoncer.
Mise en place de formations de tous les personnels de police et de gendarmerie, généralisation de la présence d’assistant·e·s sociaux dans les commissariats, sanctions lors des refus de plaintes et de déplacements, ces mesures sont urgentes.
Plus criant encore, c’est le manque de moyens accordés. Edouard Philippe dit “ne pas se placer sur ce terrain” à propos des finances, une façon polie, mais criminelle de refuser toute augmentation de budget. Annoncer des places d’hébergements supplémentaires, bien qu’encore trop peu nombreuses, est louable, mais avec quelles finances ? Question similaire pour la mise en place de mesures de justice plus rapides. Il en va de même pour l’augmentation voulue du recours au numéro d’aide 3919. Sans embauches d’écoutantes, sans moyens pour la justice, sans moyens permettant aux collectivités de créer ces logements, ces annonces resteront des paroles sans conséquences.
Enfin, nous jeunes communistes déplorons aussi qu’aucune annonce n’ait été faite sur la prévention. En effet, ce n’est pas lorsque la situation devient un danger vital que l’état doit agir, mais bien en amont, avant même la relation. Pour permettre à chacun·e de vivre des relations sans dangers et de s’épanouir personnellement, l’obligation d’organisation de séances d’éducation à la vie sexuelle et affective de la primaire à l’enseignement supérieur doit être réellement mise en place.
Le Mouvement jeunes communistes de France appelle à des réponses immédiates qui doivent obligatoirement s’accompagner d’un budget conséquent. Pour répondre à ces urgences nous nous joignons à l’exigence du milliard d’euros de budget pour réellement être à la hauteur de l’enjeu.