Grève des agriculteurs, un mouvement historique qui s’attaque aux fondements du pouvoir
En pleine crise sanitaire et pensant profiter d’une période difficile pour les mobilisations, le gouvernement xénophobe et ultranationaliste indien de Modi a promulgué trois lois qui engagent une dérégulation brutale du système public alimentaire et agricole. Depuis leur adoption par le Parlement, à la mi-septembre 2020, elles ont suscité un mouvement de protestation inédit et massif dans tout le pays.
Depuis fin novembre 2020, des centaines de milliers de paysans se sont installé aux portes de la capitale indienne, New Delhi. Le nombre de grévistes a dépassé les 250 millions, inscrivant cette grève comme la plus grande de l’Histoire. La mobilisation ne saurait faiblir, les grévistes sont bien décidés à faire plier le gouvernement sur ces trois lois qui mettent fin aux tarifs minimum garantis par l’État qui permettait jusqu’à présent aux agriculteurs de vivre, secteur déjà en grande difficulté, comme l’avaient montré par le passé les nombreux suicides de groupes observés dans le secteur.
Malgré la forte répression de l’armée et de la police, les protestations continuent de se multiplier dans les grandes villes du pays.
Au-delà de revendiquer la fin des trois réformes agricoles qui sont la source des manifestations, le mouvement, aidé par la présence importante des communistes, s’étend à une contestation plus générale de la politique néolibérale et ultranationaliste du gouvernement et appelle à un rassemblement large antifasciste.
Des actions de manifestations pacifiques, de blocages et de grèves de la faim massives des principaux dirigeants de la mobilisation ont été organisées ces derniers mois.
Le MJCF condamne la censure gouvernementale et les menaces vis-à-vis des médias d’oppositions et journaux contestataires du pouvoir.
Nous apportons tout notre soutien aux agriculteurs indiens et condamnons les violences du gouvernement Modi contre les manifestants.