Il y a 80 ans, la barbarie de l’Occupation prenait un tournant inédit.
Il y a 80 ans, le 22 octobre 1941, 48 hommes, qui ne s’étaient pas résignés à voir leur pays tomber aux mains de l’Allemagne nazie, furent exécutés. Parmi eux, 27 de nos camarades tombèrent sous le feu des bourreaux ce jour-là.
Ces militants du Parti communiste français(PCF), des Jeunes Communistes (MJCF) ou de la CGT, ont été assassinés en représailles à l’exécution du Feldkommandant de Nantes, Karl Hotz. Ils l’ont été en vertu du Code des Otages, promulgué quelques jours auparavant, qui permettait aux autorités allemandes de fusiller massivement des victimes devant « expier » les actions de la Résistance.
Pour leurs bourreaux, ces derniers devaient appartenir aux mêmes milieux politiques, ethniques ou religieux que les présumés auteurs d’attentats.
Parmi eux, se trouvait Guy Môquet, jeune militant de la JC, son Histoire et ses écrits ont marqué les mémoires. Mais c’est surtout son âge qui les a marquées, il n’avait alors que 17 ans et sera le plus jeune fusillé parmi les 48 otages exécutés ce 22 octobre 1941.
À l’heure où l’extrême droite s’affiche en lettres majuscule sur les devantures et assume plus que jamais ses idées réactionnaires et nauséabondes, il est important de ne pas oublier ces jeunes gens qui, ne pouvant se résoudre à la passivité, se sont interposés face à l’inadmissible.
“On dira : c’étaient des communistes. Est-il possible que des Français, est-il possible que des hommes, unis à d’autres hommes, à d’autres femmes par les liens de la chair, de l’affection, de l’amitié, puissent se satisfaire d’une phrase pareille ? Tous ceux qui diront, croyant se débarrasser ainsi de la chose : c’étaient des communistes, n’entendent-ils pas que cela n’excuse pas le crime allemand, mais que cela honore les communistes ? Ces hommes étaient prisonniers pour leurs idées, ils avaient défendu leurs croyances au mépris de leur liberté.”
Louis Aragon à la BBC en 1942