Les jeunes à l’armée, Macron se radicalise
Le Président de la République a récemment relancé une de ses promesses de campagne de mettre en place un service national obligatoire. Cette mesure présidentielle bien floue, est portée par M. Macron alors même qu’un rapport parlementaire, co-écrit par une élue de sa majorité, remet grandement en cause son utilité.
L’utilité, c’est la première interrogation qui vient à la mention d’un service national. Macron ne peut être soupçonné de vouloir transformer l’armée actuelle. Il a plusieurs fois réaffirmé son attachement à son rôle impérialiste, et a largement prouvé par ses actions qu’il n’était pas du camp de la paix.
Le service national voulu par le Président de la République s’inscrit dans une logique réactionnaire. Les jeunes n’ont pas besoin d’un encadrement militaire pour prendre leur place dans la société. Défiler en uniforme, saluer un drapeau, se soumettre à un cadre hiérarchique et disciplinaire rigide, ne renforcera en rien “le sentiment d’appartenance des jeunes à la nation”.
Nous refusons la logique selon laquelle l’armée réussirait là où l’école échoue. Donnons les moyens à l’éducation pour permettre à chacun et chacune de prendre toute la place qui est la sienne. Cela impose de revenir sur les choix budgétaires absurdes du gouvernement. Cela impose de revenir sur la sélection à l’entrée de l’université. Cela impose une autre politique à destination des jeunes.
La volonté présidentielle d’un service national s’inscrit dans les actions opportunistes d’un président qui, sans dévier de son projet libéral, n’hésite pas à le ponctuer d’initiatives dont le but principal semble être la séduction des franges les plus réactionnaires. Alors que des jeunes manifestent contre ses réformes injustes, il relance sa proposition de les contraindre à un temps militaire.
Le Mouvement jeunes communistes de France refuse un service national obligatoire qui n’a pour objectif que de satisfaire les fantasmes réactionnaires d’une partie de l’électorat. Nous portons le projet d’une autre société, qui propose autre chose à ses jeunes qu’un temps de service sous les drapeaux pour la seule satisfaction d’une nostalgie mal placée.
Le Mouvement jeunes communistes de France réaffirme son engagement en faveur d’un réinvestissement des politiques éducatives et de jeunes. L’égalité entre les citoyens ne passera ni par le port d’un uniforme, ni en marchant au pas. L’apprentissage de la citoyenneté passe par la mise en place de cadres démocratiques dans les établissements scolaires, pas par la discipline d’un camp militaire.