La Culture en danger !

Depuis le jeudi 4 mars, les syndicats du spectacle et de la culture occupent le théâtre de l’Odéon à Paris. Depuis, ils sont plus d’une trentaine à avoir rejoint la lutte: Paris,  Lille, Strasbourg, Toulouse, Angers, Lyon, Nantes…  Les demandes des  syndicats, intermittent.e.s du spectacle et étudiant.e.s du secteur sont simples et nécessaires. La réouverture des lieux de spectacle serait une respiration pour le spectacle vivant mais pas suffisante. Le secteur culturel a besoin de moyens pour faire face à cette crise et si la prolongation de l’année blanche est la mesure la plus urgente à prendre, le retrait pur et simple de la réforme des assurances chômages l’est tout autant.

Pourtant face à cette mobilisation massive et qui ne cesse de grandir, le gouvernement ne répond que par des engagements insuffisants et ridicules face à l’urgence dont fait face le monde de la culture. Le gouvernement prive d’une nourriture essentielle qu’est la culture et ne propose en compensation que des miettes à base de visites virtuelles de lieux patrimoniaux dont le seul intérêt est de vanter une élite intellectuelle bourgeoise. Est-ce cela l’exception culturelle française ? Des lieux clos, des intermittent.es mis.e.s à genoux, une jeunesse privée d’un accès à la culture  ? 

Depuis un an la culture est à l’arrêt. Cela suffit ! Après des mois de confinement, où les inégalités sociales se sont creusées, et où la solitude pèse sur nombre de jeunes, nous avons plus que jamais besoin de culture. 

Si les professionnel.le.s du secteur font face à des difficultés sans précédent, ce sont aussi des milliers d’étudiant.e.s en art du spectacle qui voient leur formation et leur avenir sacrifié par un gouvernement qui ne sait répondre que par l’insulte et la réplique du “non-essentiel”. 

Étudiant.e.s du théâtre de la Colline, du Théâtre national de Strasbourg, Conservatoire d’Angers… Beaucoup se mobilisent pour leurs droits et leur avenir aujourd’hui menacé. Ces jeunes pour qui l’accès à un emploi hors crise sanitaire relève déjà du combat par la difficulté d’obtention du statut d’intermittent.e du spectacle, n’ont pour seule perspective aujourd’hui qu’une précarité encore plus grande.

Pour faire face, ils et elles demandent, un plan d’accompagnement des étudiant.e.s en cours de formation et sortants d’études pour leur permettre d’accéder à l’emploi. Cette demande est nécessaire et doit être acceptée et mise en place par le gouvernement afin de permettre aux étudiant.e.s du monde du spectacle vivant de pouvoir envisager leur avenir plus sereinement.

Plus largement, c’est à l’ensemble des étudiantes et étudiantes qu’il faut permettre de vivre dignement et d’envisager un futur sans précarité. Pour cela, nous revendiquons: 

  • La mise en place d’un revenu étudiant
  • Un accompagnement de l’état pour permettre l’embauche des jeunes étudiantes et étudiants à la sortie de leurs études, notamment dans le secteur culturel

Le MJCF apporte son soutien à ces occupations et se placer aux côtés des étudiant.e.s pour exiger une réouverture des théâtres et toutes les mesures nécessaires pour sortir définitivement les jeunes de la précarité.

 Nous appelons les jeunes du secteur culturel à se joindre à la mobilisation de l’ensemble de la jeunesse le 16 mars pour revendiquer le droit à notre avenir.