L’Aquarius, le non de la honte
La cynique politique migratoire du gouvernement italien et les refus répétés de Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur italien, semblent porter leurs fruits. Les bateaux de secours aux naufragés, affrétés par des ONG, n’ont désormais plus la capacité de mener à bien leur mission. La complicité du gouvernement français dans cette situation est inacceptable.
L’Aquarius, déjà privé une première fois de son pavillon par Gibraltar, a été privé de son pavillon panaméen. Le navire affrété par une ONG française est aujourd’hui en mer avec 58 naufragé·e·s à son bord. La demande officielle a été faite à la France de pouvoir accoster à Marseille face au refus des autorités maltaises et italiennes de le laisser débarquer.
Le gouvernement français plonge aujourd’hui le pays dans la honte en refusant de satisfaire la demande de l’ONG. La position officielle de favoriser le port le plus proche est correcte en droit mais semble ignorer la réalité. Cette non-décision est un scandale qui se traduit par des morts.
Le jeu de la France de vouloir laisser la maîtrise des flux migratoires aux gardes-côtes libyens semble également ignorer la réalité. Le pays est en proie à une guerre civile, des milices mafieuses contrôlent la plupart des villes. Les mauvais traitements infligés aux migrantes et au migrants sont largement connus. La traite d’êtres humains est même ouvertement pratiquée. Par son action et son inaction la France se rend complice de ces crimes.
Les appels odieux à refuser le débarquement des naufragé·e·s de l’Aquarius de la part de la droite et de l’extrême-droite illustrent bien tristement le caractère honteux de l’attitude française.
Le Mouvement jeunes communistes de France appelle le gouvernement français à mettre fin à cette situation honteuse en donnant l’autorisation à l’Aquarius d’accoster à Marseille. Nous demandons également à ce que les autorités permettent à l’Aquarius de battre pavillon français.
Le MJCF demande à une révision intégrale de la politique migratoire de la France pour une politique d’accueil ambitieuse. Nous voulons la régularisation de toutes et tous les sans-papiers. Nous voulons que la France dénonce les accords conclus avec les milices libyennes.