Le 20 janvier, faisons entendre les étudiants et les étudiantes !
Le Gouvernement s’est exprimé jeudi soir au sujet de la situation sanitaire. C’est la première fois que la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, intervenait lors des conférences de presse du Gouvernement. Mais, face au constat d’un décrochage massif et d’un abandon d’une partie de la jeunesse, aucune solution d’envergure pour les 2,7 millions d’étudiants et d’étudiantes n’a été avancée.
Frédérique Vidal a annoncé une bien maigre ambition, à savoir le retour en présentiel des licences 1, à compter du 25 janvier prochain, pour des travaux dirigés en demi-groupe, dans l’objectif de créer les conditions d’une reprise échelonnée des cours de TD en présentiel pour l’ensemble des promotions. Mais Monsieur Jean Castex n’a pour le moment prévu aucune date de rentrée en présentiel pour l’ensemble des étudiants et étudiantes qui restent, à l’heure actuelle, dans le flou le plus total. Rien non plus n’a été annoncé afin de rattraper le retard accumulé par les étudiants et les étudiantes depuis près d’un an.
Depuis mars dernier, beaucoup ont vu leurs conditions de vie et d’étude dégradées avec des cours en distanciel qui ne permettent pas d’assurer une “continuité pédagogique”. Alors que depuis le début de la crise, près d’un étudiant sur six ont arrêté leurs études, et que cette situation de décrochage massif risque fortement de s’aggraver, aucune solution n’a été avancée.
Les examens du premier semestre révèlent d’autant plus l’impréparation du Gouvernement. L’organisation d’examens à la carte, à savoir en présentiel pour les universités qui étaient en capacité de les organiser ou en distanciel pour celles qui n’avaient pas les locaux adaptés, crée une rupture d’égalité entre les étudiantes et les étudiants. Dans certaines universités, le calendrier des examens n’a toujours pas été diffusé. Par ailleurs, aucune session de substitution n’est prévue afin que les étudiants et étudiantes cas covid et cas contact ne pouvant assister à leurs examens puissent composer. Le droit aux rattrapages doit être garanti et ne doit en aucun cas tenir lieu d’unique session pour ces étudiants et étudiantes. Et alors même que le Gouvernement avait annoncé un retour début janvier par groupe de 10 pour les étudiants et les étudiantes les plus fragiles, force est de constater que cela a peu été mis en place. La reprise en présentiel des cours de façon aménagée pour toutes et tous, ne dépend que de la volonté du gouvernement d’attribuer des moyens financiers suffisants. Pourtant, il y a urgence!
Par ailleurs, en plus d’exiger de nous d’étudier dans de telles conditions, le gouvernement laisse sombrer les étudiants et étudiantes de plus en plus dans une extrême précarité. Des aides exceptionnelles à un instant T et des aides critérisées qui ne sont pas accessibles à toutes et tous, aucune réforme sur le long terme pour sortir les jeunes des situations de grandes précarité, telle est la politique du gouvernement à l’heure actuelle. Il y a urgence à ce qu’un véritable plan de lutte contre la précarité étudiante d’ampleur soit mis en place rapidement.
La dégradation de nos formations et le manque de perspective d’avenir n’est pas sans conséquence sur la détresse psychologique exprimée par beaucoup. En une semaine, plusieurs étudiant-e-s ont tenté ou ont mis fin à leur jour. Sans en connaître les raisons , le manque de moyens, l’augmentation drastique de la précarité et la non-réouverture des universités ne viennent qu’aggraver la situation des jeunes et Emmanuel Macron ose nous dire qu’il “va falloir encore tenir”!
La situation actuelle est le reflet d’un sous-financement de l’Enseignement supérieur, qui accentue les difficultés rencontrées par les étudiants et étudiantes, les réformes successives ayant dégradé le service public qu’est l’université.
Le gouvernement a donné 470 milliards aux grandes entreprises, rien pour les universités ni pour lutter concrètement contre la précarité étudiante. Il est urgent d’investir massivement dans l’enseignement supérieur et la recherche afin de permettre d’ouvrir des milliers de places et ainsi garantir le droit à la poursuite d’étude : la formation et l’embauche de personnels éducatifs et administratifs est une nécessité ainsi que la réquisition et l’aménagement de nouveaux locaux. Un plan de rattrapage du retard accumulé depuis un an doit être mis en place, le droit au retour à la formation des étudiants et étudiantes ayant arrêté leurs études depuis le début de la crise doit être assuré.
Les masques et le gel hydroalcoolique doivent être gratuits pour les étudiant·e·s, des dépistages massifs doivent être mis en place à proximité des lieux d’études, les salles vides dans les villes doivent être réquisitionnées, pour proposer des espaces de dépistages, et pour libérer de l’espace pour le retour des étudiants et des étudiantes, des professeurs doivent être recrutés massivement et les contractuels titularisés. Des personnels de médecine préventive et universitaire doivent être recrutés massivement dans les établissements, avec des conditions de travail décentes.
Face à l’inaction du gouvernement, pour la qualité de nos formations et la reprise des cours en présentiel, comme déjà exprimé dans une tribune paru dans le journal l’Humanité lundi, nous appelons les étudiantes et les étudiants à se mobiliser le 20 janvier partout en France, à l’organiser des inter-orga jeunes localement sur le territoire. À Paris, une manifestation aura lieu à 14H30 au départ de Port-Royal en direction du Ministère de l’Enseignement supérieur!
Préparons ensemble les rendez-vous à venir du 26 pour l’éducation et du 4 février, une grande mobilisation interprofessionnelle.
Signataires
UEC, UNEF, Solidaires Etudiant·e·s, MJCF, Jeunes écologistes, Jeunes Génération, Jeunes Insoumis-es, UNL, NPA jeunes