Le Front populaire pour vaincre l’extrême droite !
Les élections européennes du 9 juin ont vu le Rassemblement national atteindre le plus haut score réalisé par le parti de Marine Le Pen. Combiné aux voix d’Eric Zemmour, l’extrême droite culmine à près de 40% des voix dans notre pays. Le danger de voir l’extrême droite au pouvoir dans quelques semaines est réel.
Le vote massif en faveur du Rassemblement national exprime d’abord une immense colère face aux politiques libérales menées depuis des dizaines d’années par les gouvernements de Sarkozy, Hollande et Macron. Il exprime un rejet massif de la politique de casse sociale menée par le président de la République, dont le score de la candidate aux européennes est plus de deux fois inférieur à celui de l’extrême droite. Bien qu’elle ait reculé pour ces élections, l’abstention reste très élevée dans ce scrutin : les Français continuent d’exprimer une défiance spécifique lors des élections européennes. À la crise de la représentation politique s’ajoute un rejet des institutions européennes construites contre les peuples.
Dorénavant, aucun territoire, aucune tranche d’âge n’est épargnée par le vote frontiste. La jeunesse n’est pas non plus hermétique à ce vote. Jordan Bardella arrive en tête chez les 18-34 ans. Il est clair que désormais, toute une partie de la jeunesse, issue de la classe travailleuse, “n’emmerde” plus le Front national. Le vote en faveur du RN exprime désormais un vote d’adhésion, qui ne se base pas simplement sur la xénophobie ou le rejet de l’immigration. Il s’ancre au sein de territoires dévastés par des années de libéralisme, dans lesquels les services publics sont réduits à peau de chagrin. Il s’appuie aussi sur un sentiment de déclassement ressenti par une partie de la population face à la mondialisation, la construction européenne et l’éloignement des lieux de pouvoir et des leviers démocratiques. Face à cela, le RN incarne malheureusement un espoir pour une grande partie de nos concitoyens. Il y a urgence à démasquer l’imposture de ce projet.
Sur le terrain social, le RN est en réalité le meilleur allié de la bourgeoisie. Son projet de suppression des cotisations sociales entraînerait la fin de la Sécurité sociale et de toute protection pour les travailleuses et travailleurs. Lorsqu’il est élu au Parlement, le RN s’oppose à toutes les mesures sociales : augmentation du SMIC, rétablissement de l’ISF …
Le projet du RN est aussi un danger pour notre démocratie. Par sa vision autoritaire et violente de la société, par la division raciste qu’il introduit entre les travailleuses et les travailleurs, il sape les fondements de la promesse républicaine et divise la nation. En s’attaquant systématiquement aux Français de confession musulmane ou supposée et en soutenant l’enseignement privé, il s’attaque à la laïcité.
Son projet pour nos territoires, c’est la fermeture de nos bureaux de poste, de nos commissariats, de nos salles de classe, c’est les déserts médicaux. En 2022, Marine Le Pen affirmait sa volonté de réduire la part des dépenses publiques dans le PIB de 55,7 % à 50 % d’ici 2027. Avec le PIB actuel, c’est 180 milliards d’euros de coupes budgétaires dans nos services publics, trois fois plus que celles prévues par Bruno Lemaire !
Enfin, les dirigeants du Rassemblement national sont des patriotes de pacotille. Lorsqu’on aime la France, on ne nourrit pas un récit décliniste qui affaiblit le pays. On ne cherche pas à semer la discorde entre les citoyennes et citoyens selon leur genre, leur orientation sexuelle ou leur origine. Quand on aime la France, on ne pointe pas du doigt des quartiers entiers, on n’oppose pas les villes et les campagnes. Quand on est patriote, on défend la République sociale et l’école publique, pas la fin de la Sécurité sociale et la fin du collège unique. Quand on est souverainiste, on ne délègue pas la régulation de l’immigration à des puissances étrangères autoritaires. Face à une vision ethnicisée de la nation, opposons notre vision Républicaine de la Nation !
La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron plonge le pays dans l’inconnu et risque d’offrir les clés de Matignon à Jordan Bardella. Désormais, les digues sautent, puisque le président des “Républicains” Eric Ciotti se prononce en faveur d’un accord avec le RN, achevant ainsi l’œuvre de dédiabolisation du parti frontiste. Dans le même temps, les rapprochements avec Reconquête se font de plus en plus étroits. Il est donc clair que le Rassemblement national n’a que faire de la question sociale, puisqu’il est prêt à construire des alliances avec des partis ultralibéraux.
Emmanuel Macron quant à lui est totalement disqualifié pour incarner une alternative au Rassemblement national. Sa politique libérale est la première cause de la montée de l’extrême droite. Pire, en faisant la Loi “immigration”, il a légitimé ses idées comme aucun gouvernement avant lui.
Face à l’urgence, le Front populaire est notre meilleure option. Le MJCF apporte tout son soutien à la démarche engagée par le Parti communiste français, les partis de gauche et les syndicats afin de présenter un front uni face au RN. Le MJCF mène campagne partout en France pour faire élire des députés communistes et de gauche. Le Front populaire doit permettre l’unité de la jeunesse et de la classe travailleuse aux élections, mais aussi dans les luttes sociales. L’ouverture de cette initiative aux syndicats et aux associations apparaît alors comme la meilleure des réponses face au péril fasciste.
Le seul barrage au Rassemblement national ne suffira pas. Il faudra aussi battre Emmanuel Macron. Face à l’alternative et à l’espoir qu’incarne le Rassemblement national aux yeux d’une grande partie des Français, la gauche doit incarner, elle aussi, un nouvel espoir en portant un projet qui mette la question sociale au cœur de ses propositions. Notre réponse doit être une réponse de classe et une réponse républicaine. C’est à cette condition que nous pourrons l’emporter.