Les jeunes veulent un travail digne et émancipateur
A la fête de l’Humanité, Fabien Roussel déclarait : « La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minima sociaux et revenus de substitution ». La citation, reprise de manière tronquée par les médias d’information instantanée, a suscité une avalanche de réactions fortes chez nos partenaires de gauche. Ceux-ci n’ont pas hésité à faire mentir les faits en attaquant l’opposition entre « France des allocs » et « France du travail » soi-disant portée par le secrétaire national du Parti Communiste Français.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France dénonce fermement cette falsification. La confiance en la capacité de la politique à transformer la société n’a jamais été aussi faible. Ces attaques sèment le trouble autour de positions du mouvement communiste pourtant on ne peut plus claires. Elles ne servent que les intérêts politiciens de quelques-uns.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France appelle la jeunesse à se saisir de la question du travail qui la touche de plein fouet.
Les moins de vingt-cinq ans sont, depuis les crises du capitalisme des années 1970, la cible d’un patronat qui tente coûte que coûte de conserver son profit en sacrifiant leurs besoins matériels et leurs aspirations à une vie émancipatrice. Les formes de travail dissimulé au sein des formations par les stages, la démultiplication de statuts d’insertion en lien avec les entreprises privés, la création de statuts de volontaire dans les associations et les services publics et plus largement le développement d’un panel d’emplois précaires à destination des étudiants et des primo-entrants dans la vie active sont autant d’indices de cet état de fait.
La jeunesse refuse sa lente dépossession des droits associés au salariat et à l’emploi. En témoigne sa mobilisation contre la proposition de création d’un SMIG jeune en 1994 ou la loi « Contrat Première Embauche » (CPE) en 2005. Pourtant, certains de nos partenaires de gauche se laissent encore berner par le faux problème d’une jeunesse incapable de « s’insérer » dans le monde du travail et abonde pour la création d’un contrat de 5 ans « spécial jeune » financé par l’État (proposition de la NUPES aux éléctions législatives, les communistes y étaient opposés).
Aujourd’hui, de nombreux jeunes ne sont pas rémunérés à la hauteur de leur travail. Les aides sociales restent leurs uniques recours pour répondre à leurs besoins. Le Mouvement Jeunes Communistes de France s’est toujours opposé fermement à leur réduction, en s’engageant notamment pour la préservation de l’aide au logement. Il appelle également à la création de nouveaux droits en soutenant la proposition d’ouverture du RSA aux moins de vingt-cinq ans.
Cela n’est pas suffisant. L’année 2022 sera celle d’un profit record pour les entreprises du CAC40. Leurs dirigeants seront rémunérés 8,40 millions d’euros en moyenne, soit 453 SMIC. Cette richesse est pourtant produite par les travailleurs et notamment la jeunesse. Elle doit permettre la création d’emplois dignes, l’accès à des formations choisies, l’ouverture de nouveaux droits.
Nous ne voulons pas d’un État qui pallie les échecs du capitalisme. Nous voulons mobiliser les richesses produites par le travail au service de tous. Chaque jeune doit se voir proposer un emploi utile qui corresponde à ses aspirations et aux besoins de la société. Chaque jeune en emploi doit pouvoir vivre de son travail.Le MJCF revendique un droit au travail digne donc qui rémunère correctement, et émancipateur donc que nous avons choisi.Le MJCF appelle la jeunesse à rejoindre partout en France l’appel à mobilisation des syndicats du 29 septembre. Nous marcherons pour les salaires, les pensions, les bourses et les minima sociaux.