Lula : c’est la démocratie qu’on veut emprisonner !
Le Tribunal suprême fédéral du Brésil a décidé aujourd’hui par 6 voix contre 5 de refuser le recours en habeas corpus déposé par l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva. Cette décision de la plus haute juridiction du pays ouvre la voie à l’incarcération de l’ancien ouvrier métallurgiste, parachevant ainsi le montage judiciaire élaboré par certains magistrats, partie intégrante du plan de revanche de classe de la bourgeoisie brésilienne.
Opposées aux politiques de redistribution mises en place sous les gouvernements du Parti des travailleurs, les classes dominantes ont ainsi conduit le coup d’État parlementaire contre la présidente Dilma Rousseff et le procès intenté contre Lula, qui a abouti à sa condamnation à douze ans de prison en dépit d’une absence totale de preuves.
La décision du STF est une nouvelle attaque contre la démocratie et l’État de droit au Brésil. Elle confirme en effet une jurisprudence récente permettant l’incarcération des personnes avant que celles-ci aient pu épuiser l’ensemble de leurs recours judiciaires.
De plus, la décision des juges est intervenue dans un contexte de fortes pressions des grands monopoles médiatiques et de violence politique extrême de la part de la droite, qui s’est traduite récemment dans des tirs par armes à feu qui ont atteint la caravane de Lula dans l’état du Paraná. L’avant-veille de la sentence, le chef de l’armée, le général Villas Bôas, avait déclaré sur Twitter que les forces armées partageaient « le sentiment de tous les bons citoyens qui rejettent l’impunité ». Une menace à peine voilée et une ingérence de l’armée dans les affaires publiques inédite depuis la fin de la dictature militaire.
La condamnation de Lula et sa possible incarcération – qui peut désormais intervenir à tout moment – visent à empêcher celui-ci de se présenter aux élections présidentielles d’octobre prochain, alors qu’il est largement favori.
Le MJCF apporte tout son soutien à Lula face à ces dures épreuves et réaffirme sa confiance dans son innocence. Nous exprimons notre solidarité avec les travailleurs et le mouvement populaire brésiliens dans leur lutte pour la démocratie et le progrès social face à la brutale offensive néolibérale, antidémocratique et réactionnaire menée par le gouvernement putschiste aux ordres de la bourgeoisie.
Liberté pour Lula ! Liberté pour le Brésil !