Macron ignore les jeunes
Le Président de la République a enfin pris la parole face à la colère qui s’exprime dans le pays depuis plusieurs semaines. Ouvrant son propos sur une condamnation très lourde sur les manifestantes et manifestants, il a notamment dénoncé “les irresponsables politiques dont le seul projet était de bousculer la république”. Une façon de nier l’attitude des forces de l’ordre qui, dans de nombreux endroits n’ont pas encouragé le “règne du calme et de l’ordre républicain” appelé par le Président, “par tous les moyens”.
Emmanuel Macron a toutefois reconnu une “colère juste” se lançant ensuite dans une énumération de situations de précarité, celles-là mêmes dont ses politiques ne tiennent pas compte. Le Président s’est toutefois trouvé une excuse un peu facile en estimant que c’était là le fruit de “40 années de malaises”. Le locataire de l’Elysée a d’ailleur dans une diatribe qui sonnait le faux, mentionné “une laïcité bousculée devant des modes de vie qui créent des barrières”. Pourquoi donc appuyer les fantasmes de l’extrême droite face à des revendications des “gilets jaunes” qui sont très majoritairement éloignées de ce terrain ?
Appelant le gouvernement et le parlement à prendre les mesures nécessaires pour que l’on puisse “vivre de son travail”. Emmanuel Macron a annoncé une augmentation de 100€ par mois pour les salarié·e·s au SMIC sans en préciser les modalités si ce n’est que ça ne coûtera pas un euro aux employeurs… Tout en demandant aux employeurs “qui le peuvent” de verser une prime de fin d’année à leurs employé·e·s, se donnant une posture de père noël, enfin si l’entreprise le peut. Il a également annoncé la défiscalisation des heures supplémentaires ainsi que la suppression de la hausse de la CSG pour les retraites inférieures à 2000 euros par mois.
Autant de mesurettes qui montrent à quel point le gouvernement a aujourd’hui perdu prise. Si ces mesures sont largement insuffisantes pour répondre aux aspirations qui se sont manifestées ces dernières semaines dans le pays, elle marque un recul sans précédent. Toutefois le locataire de l’Elysée s’est empressé de signifier que ce recul ne constituait pas un changement de cap, preuve qu’il n’a pas encore pris la mesure de la mobilisation. Il a notamment contre toute logique défendu la suppression de l’ISF alors que les attentes de justice fiscale sont aujourd’hui au coeur des mobilisations. Il a également maintenu son offensive contre les systèmes de retraite et d’assurance chômage. Ce n’est certainement pas son annonce d’un “nouveau contrat pour la nation” qui rassure.
Pour les jeunes, massivement mobilisés dans leurs lycées ou dans leur fac, aucune annonce n’a été faite, exprimant une nouvelle fois son mépris envers celles et ceux réclamant un vrai droit à l’éducation !
Pourtant elles et eux aussi ont manifesté ces dernières semaines leurs attentes d’un changement de politique qui laisse place à davantage d’égalité. Egalité entre les établissements contre la réforme du Bac, entre les élèves contre Parcoursup et entre les étudiantes et étudiants contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étrangères et les étrangers.
Le Mouvement jeunes communistes de France appelle les jeunes à continuer à se mobiliser au cours de la prochaine semaine et principalement à la date du 14 décembre. Nous exigeons l’abandon des réformes des bacs, de la hausse des frais d’inscription pour les étudiantes étrangères et étudiants étrangers ainsi qu’un accès pour toutes et tous à l’enseignement supérieur dans la filière de son choix.
Notre avenir, nos choix ! L’éducation est un droit !