Macron, Trump : construire la paix
Après 3 ans de guerre, la porte vers l’arrêt des combats entre la Russie et l’Ukraine semble s’entrouvrir. Que les armes puissent enfin se taire est une bonne nouvelle ; c’est ce à quoi, avec l’ensemble des voix de paix, nous appelons depuis trois ans.
En ce sens, les déclarations d’Emmanuel Macron sont inquiétantes. En refusant les avancées possibles, et en qualifiant la Russie de « menace existentielle », il prépare l’opinion publique à des dépenses de guerre importantes.
Et cela, alors même que la France connaît une cure d’austérité, et des difficultés économiques et industrielles sans précédents.
Alors que pour la première fois depuis le début du conflit, la paix semble être un horizon, les choix du Président semblent pousser la France dans le front du refus d’une perspective diplomatique et politique à la guerre en Ukraine.
De même, la mention de l’envoi de “forces pour garantir la paix”, sans prendre la peine de mentionner l’ONU est un très mauvais signal.
Plus que jamais, nous devons refuser ces logiques guerrières, et prioriser les voies de paix, et de dialogues.
Certes, après avoir alimenté cette guerre en armes et en dollars, les États-Unis se placent en faiseurs de paix, mais avec comme réel objectif le maintien de leurs intérêts économiques et politiques dans la région.
Avec ces actions, Trump tente de tenir les promesses faites à son électorat, notamment celle de « la paix à tout prix ». Dans ses déclarations sur la situation internationale, il s’adresse directement et avant tout à son électorat, et plus largement aux américains et américaines. Il perpétue la doctrine guerrière historique des États-Unis et revoit la stratégie du pays.
Les Etats-Unis n’engagent pas ces discussions par intérêt pour la paix, ils préservent avant tout leurs intérêts économiques.
Aussi, les États-Unis se placent de nouveau en arbitre du monde tout en continuant à déléguer le poids de la guerre à l’Europe et en poussant à la création d’une armée européenne. Le prix de cette guerre et ses conséquences sont chers pour l’Europe et particulièrement la France.
S’il a beaucoup été question « d’humiliation pour l’Europe » ces derniers jours, nous payons surtout notre vassalisation à l’OTAN, bras armé des États-Unis qui nous entraîne dans des guerres meurtrières. Depuis 3 ans, les États-Unis mènent cette guerre par procuration alors même que des négociations auraient pu être engagé dès le début des combats.
Au lieu de ça, l’Europe, et, la France en premier lieu, a alimenté cette guerre notamment par l’envoi d’arme et le soutien sans faille, sans stratégie diplomatique, à l’Ukraine. Tout ça pour ça.
Néanmoins, la paix, ce n’est pas une pause entre deux guerres. Les solutions proposées par les États-Unis ou par l’Europe ne peuvent pas garantir la paix.
À de maintes reprises dans l’histoire, ces deux protagonistes ont montré que leur intérêt n’était pas celui-ci. Ils sont avant-tout guidé par des intérêts capitalistes et des logiques de profits.
Les récentes déclarations de dirigeants européens appelant à l’envoi de troupes en Ukraine, à la création d’une armée européenne, ou les injonctions à augmenter les budgets de la défense sont inacceptables.
Nous ne serons pas la génération qui fera la guerre pour les intérêts des capitalistes !
La paix est un processus politique et un travail de coopération internationale entre nations souveraines. Elle ne peut se faire durablement sous la pression des armes. Pour garantir la paix, il faut pouvoir user d’outils démocratiques et garantir la sécurité de l’Ukraine, comme de la Russie. Cela passe notamment par la neutralité de l’Ukraine, le refus de son entrée dans l’OTAN ainsi que l’ouverture de discussions et la possibilité pour les peuples de se prononcer sur la question de la Crimée et du Donbass. D’abord le refus de la guerre, ensuite la construction de la paix.