Manifestons pour l’égalité le 19 novembre
Le 19 novembre, une semaine avant le 25 novembre, journée internationale pour l’éradication des violences à l’égard des femmes, des mobilisations se tiendront partout en France.
Après 5 ans, nous pouvons faire le bilan de « la grande cause du quinquennat ». Il ne s’agit que d’une opération de communication loupée. Le macabre décompte des féminicides en 2022 atteint déjà plus de 120 victimes dans un silence assourdissant. Rien ne permet de compter en revanche les tentatives de meurtre, les viols, les coups, la domination économique, la violence psychologique… trop nombreux, trop quotidien. Encore aujourd’hui, les femmes subissent par millier les violences masculines d’une organisation sociale patriarcale. Tant que les gouvernements et une partie de la classe politique ne prendront pas le cap d’une action radicale, ils se feront complices de ces violences.
Les témoignages du mouvement metoo ont visibilisé une violence masculine quotidienne, banale. Les femmes ont été entendues, mais elles n’ont pas été écoutées. Malgré les élections présidentielles, l’année 2022 n’aura ouvert ni grand débat ni progrès sur nos conditions de vie.
Nous devons encore une fois manifester, revendiquer, lutter. De nombreuses réponses politiques sont à construire, pourtant, faute de moyen, quasiment rien n’a changé en 5 ans.
Pire : le nouveau gouvernement en profite pour discrètement faire baisser nos acquis : baisse du nombre de places d’hébergement d’urgence, baisse des dotations allouées au numéro de conseil 3919, rien dans la loi de programmation du ministère de l’Intérieur, courbettes à l’extrême droite, diminution des moyens dans la santé ou la justice… La situation économique délétère nourrit les violences : premières touchées par la paupérisation et la précarité, les femmes sont placées en situation de dépendance. Alors que la vague de mobilisation féministe soulevait de nombreux espoirs, force est de constater la brutalité de la réponse réactionnaire. Les succès électoraux de l’extrême droite mettent en péril les droits de femmes. Les “paniques morales” orchestrées par la droite décrédibilisent les luttes féministes. Certaines parties de la gauche relativisent l’impact des violences domestiques lorsque les accusations touchent les hommes de leurs propres camps politiques.
Seul point positif, le ministre de l’Éducation a annoncé faire de l’éducation à la vie sexuelle et affective une priorité pour qu’enfin tous les élèves bénéficient des 3 séances par an, normalement obligatoires depuis 2001. Comme nous l’exigeons depuis plusieurs années, il ne suffit pas de prendre en charge la violence, mais d’éduquer pour l’éradiquer. Seulement là aussi, aucun moyen n’est prévu. Il y a fort à parier donc que cette volonté soit sans effets.
Nos pensées vont aussi aux femmes du monde entier. Dans un monde en crise, les femmes sont les premières victimes. Les guerres, les exils forcés rendent les femmes vulnérables et les exposent aux pires violences. L’extrême droite et, les obscurantistes, continuent d’être un danger pour les femmes : Iraniennes, Afghanes, femmes condamnées à des avortements clandestins ou aux mariages forcés… Seul un monde de paix, de coopération internationale et de progrès peut garantir aux femmes la liberté et la sécurité.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France appelle donc à se mobiliser massivement partout en France le 19 et le 25 novembre. Le gouvernement doit répondre en acte aux violences faites aux femmes, sans plus attendre !
Le Mouvement Jeunes Communistes de France revendique :
- Un budget de 1 milliard minimum par an dédié aux violences intrafamiliales pour augmenter le nombre d’hébergements, améliorer l’accueil des victimes, augmenter les fonds des associations, former les personnels des services publics.
- Les moyens nécessaires au bon fonctionnement des services publics, notamment : hôpitaux, police, justice, aide sociale à l’enfance. Les victimes de violences doivent avoir accès à un soutien médical, psychologique et juridique dès les premiers signalements.
- La mise en place effective des 3 séances d’éducation à la vie sexuelle et affective par an avec un budget dédié.
- Une politique volontariste de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et les discriminations de genre au sein des établissements scolaires et d’enseignement supérieur.
- Une politique volontariste pour l’égalité de revenu, personne ne devrait subir des violences, car son salaire ne lui permet pas de partir. L’égalité des salaires doit être inscrite dans la loi.
- La ratification par la France de la charte 190 de l’Organisation internationale du Travail sur la violence et le harcèlement.
- La mise à contribution des employeurs dans la protection de leurs salariées victimes de violences domestiques.
- Une diplomatie féministe donc pacifiste.