Mobilisons-nous pour sauver notre bac pro !
Emmanuel Macron promet une réforme de l’enseignement professionnel dans les mois à venir afin de le rapprocher du modèle de l’apprentissage. L’objectif affiché de cette réforme est de permettre au bac professionnel de répondre aux besoins immédiats du marché du travail.
La mise sous tutelle du ministère du travail de l’enseignement professionnel cet été confirme le projet de société du président : les lycées pro doivent formater à l’emploi immédiat, et non pas former les citoyens et les travailleurs de demain. Pire, ils doivent mettre au travail des élèves de 15 ans sous prétexte de stages.
Dès la rentrée 2023, le nombre d’heures en stage pourrait augmenter jusqu’à 50% au détriment de l’enseignement. Une fois de plus, quid de la mission éducative du lycée professionnel ? Si le temps en stage est nécessaire, il ne doit pas venir ronger les heures passées devant un professeur, que ce soit pour suivre des disciplines générales ou professionnalisantes. C’est dans ces heures, notamment en atelier, que le métier est appris, pas par des stages où les élèves sont régulièrement soumis par l’employeur à des tâches subalternes souvent éloignées du métier pour lequel ils se forment.
C’est à une véritable baisse des qualifications, organisée par l’État que nous assistons avec cette réforme.
Le bac professionnel a déjà été attaqué ces dernières années. En 2009, Nicolas Sarkozy a réduit la durée du bac professionnel d’une année, faisant passer celui-ci de 4 à 3 ans. En 2018, Jean-Michel Blanquer a réduit de 30% les heures d’enseignements. Les gouvernements passés ont réduit les moyens accordés au bac professionnel, pour que celui-ci ne serve plus qu’à former des jeunes travailleurs malléables. Le gouvernement actuel s’inscrit dans cette lignée.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France affirme que le bac professionnel, au même titre que le bac général, doit former les citoyens de demain.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France revendique le renforcement des savoirs généraux qui sont enseignés en lycée professionnel. Nous réaffirmons dans le même temps l’importance des savoirs professionnels : le temps passé en stage doit être au service des élèves et non des patrons.
Le bac professionnel doit permettre de faire valoir de véritables qualifications associées à des emplois qualifiés. Il permet de former les travailleurs de demain au service de la société. Nous refusons les logiques de ségrégation scolaire et de déqualification professionnelle que le gouvernement tente de lui imposer.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France soutient la mobilisation des professeurs de ce 17 novembre et appelle les lycéens professionnels à se joindre à la mobilisation dans les jours et semaines à venir pour refuser la réforme promise par Macron et revendiquer le droit à un bac professionnel de qualité.