Où sont passés les 94 000 oubliés de Parcoursup ?
Les derniers chiffres de Parcoursup publiés le 15 juillet font état de 94 000 candidats sans proposition d’admission. Depuis, aucune information, aucune mise à jour. Que sont devenus les 94 000 candidats laissés-pour-compte le 15 juillet ?
Que s’est-il passé pour ces dizaines de milliers de bacheliers qui, après la joie d’obtenir le baccalauréat, n’ont pas eu celle d’être admis dans l’enseignement supérieur ?
Quel est le destin des milliers de candidats en réorientation que l’université a rejetés, qui parfois ont déjà subi la déception de Parcoursup l’année dernière ?
Combien de candidats ont-ils dû accepter une proposition par défaut pour laquelle ils n’avaient pas candidaté au départ ?
Combien de candidats ont-ils attendu tout l’été d’être admis sans pouvoir s’organiser, se loger et préparer la rentrée ?
Quelle part des bacheliers professionnels accède-t-elle à l’enseignement supérieur cette année ?
Le gouvernement doit répondre à ces questions. Au scandale de la ségrégation scolaire, au scandale de l’attente, à celui de la sélection sociale, à celui des bugs de la plateforme, s’ajoute celui de la dissimulation des données de Parcoursup. Ces données sont pourtant essentielles au débat public.
Même si la nouvelle posture des ministres est d’admettre que Parcoursup est améliorable et qu’elle a des défauts, ils semblent oublier qu’ils sont au pouvoir et qu’ils pourraient décider de créer des places supplémentaires dans les formations demandées, qu’ils pourraient choisir d’embaucher massivement des enseignants-chercheurs, de construire des établissements, de développer les services de la vie étudiante. Ce n’est pas une question technique ou administrative, c’est une question politique.
Il n’y a aucune fatalité à gérer la pénurie de places dans l’enseignement supérieur public et à sélectionner les candidats. Au contraire, nous devons avoir une grande ambition, celle de permettre à chaque jeune de se former, d’étudier, dans les meilleures conditions, sans concurrence avec un job étudiant, de s’orienter à l’aide d’un service public. Ouvrons en grand les portes de l’enseignement supérieur public en rétablissant le diplôme national du baccalauréat en épreuves terminales comme la seule condition d’accès aux études.
Le MJCF revendique la publication des données de Parcoursup : nombre de candidats ayant reçu une proposition d’admission souhaitée, nombre de candidats ayant accepté une proposition non souhaitée, nombre de ceux ayant eu leur premier choix, nombre de ceux ayant attendu jusqu’en septembre.
Le MJCF revendique la fin de la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur et son ouverture à tous les titulaires du diplôme national du baccalauréat. Il demande dans cette perspective le remplacement de Parcoursup par un véritable service public de l’orientation, ainsi que le financement de l’enseignement supérieur public à la hauteur des besoins.