Parcoursup et réforme du bac : une rentrée calamiteuse pour les lycéens
Cette semaine marque le lancement des épreuves de la réforme du bac et de Parcoursup. Des centaines de milliers de terminales et d’étudiants en réorientation doivent inscrire leurs voeux jusqu’au 12 mars prochain.
Cela fait maintenant deux ans que cette plateforme a été lancée et le bilan que nous en faisons est catastrophique. Chaque année, les portes de l’enseignement supérieur se ferment pour des milliers de candidates et candidats. Faute d’avoir obtenu un avis favorable à leurs premiers voeux, des dizaines de milliers d’autres intègrent une filière qui ne correspond pas à leurs aspirations.
L’un des critère les plus déterminant pour sélectionner les bons des mauvais dossiers, c’est le lycée d’origine. Les élèves issu·e·s des lycées les mieux côtés souvent dans les beaux quartiers sont privilégié·e·s à celles et ceux issus de lycées moins réputés et souvent dans des quartiers moins favorisés. Sous couvert de sélection au mérite, c’est une sélection sociale qui s’est mise en place.
A Parcoursup va se joindre très prochainement la réforme du bac. Les élèves en première sont actuellement en train de l’expérimenter à leurs dépens. La première session d’épreuves de contrôle continu débute aujourd’hui. Or, de nombreux établissements n’ont ni les moyens, ni les informations suffisantes pour l’organiser de façon satisfaisante. Ainsi les salles ne seront souvent pas mises en place pour accueillir correctement une épreuve. La correction des copies ne permettra pas toujours de garantir un réel anonymat. Les conditions différentes en fonction des établissements et les sujets différents pour chaque établissement vont provoquer une rupture d’égalité entre les élèves.
Par conséquent, en lieu et place d’un diplôme national unique, il y aura désormais un baccalauréat différent pour chaque établissement. Ainsi la valeur du diplôme ne sera plus déterminée seulement par la note obtenue mais également par la “valeur” de l’établissement.
Ces réformes viennent renforcer la sélection sociale à l’entrée de l’enseignement supérieur et creuser la fracture sociale et spatiale entre les enfants issus de la bourgeoisie et ceux des classes populaires.
Le gouvernement a fait le choix de la sélection plutôt que d’investir dans l’enseignement supérieur. Le Mouvement Jeunes Communistes de France demande le report des épreuves anticipées E3C du baccalauréat et que le gouvernement initie une nouvelle réforme qui permettent à chacun d’étudier dans de bonnes conditions dans la filière de son choix.