Pénurie de pilule abortive : le droit à l’avortement menacé
Depuis plusieurs semaines, les associations féministes, les usagers et les personnels soignants alertent sur la difficulté de fourniture des pilules abortives, utilisées dans la majorité des interruptions volontaires de grossesses médicamenteuses. Cette pénurie est un danger supplémentaire pour le droit à l’avortement.
Malgré les alertes des féministes, le gouvernement s’est contenté d’inscrire “la liberté d’accès” à l’avortement dans la constitution, et non son “droit”. En effet, il ne s’agit pas seulement de garantir le principe de l’avortement, mais bel et bien son droit effectif, dans de bonnes conditions, sans délais et ceci sur tout le territoire. Cette pénurie montre que l’avortement n’est pas encore un droit effectif totalement garanti. Cela implique nécessairement de protéger notre modèle social et d’investir dans notre système de santé et dans l’industrie. Encore et toujours, ce sont les femmes et leurs droits reproductifs qui payent le prix du capitalisme et du recul de la puissance publique.
Ces médicaments ne bénéficient d’aucun générique et sont fabriqués par une seule entreprise, basée aux États-Unis, où ces mêmes pilules sont montrées du doigt par les politiques, conservateurs. Cette situation renvoie donc à la France sa situation de dépendance totale vis-à-vis des firmes étasuniennes. Alors que la pandémie aurait dû faire prendre conscience au gouvernement que l’indépendance sanitaire était une question vitale, mais aussi que la santé est trop chère pour appartenir à quelques laboratoires ne pensant qu’à la course au profit, rien n’a été fait dans ce domaine.
En l’absence de ce médicament, les personnes souhaitant recourir à l’IVG devront recourir à une IVG chirurgicale, dont le parcours d’accès est encore plus semé d’embûches. Les délais sont rallongés par le manque de personnels et l’accès aux soins est impossible dans certains territoires, particulièrement aux jeunes dont l’accès aux transports est entravé.. Aux portes de l’été où la pression sur les hôpitaux se renforce, la situation est inquiétante.
Les propos rassurants du ministre ne suffiront pas. Nous réclamons des actes. Le MJCF revendique :
- une véritable souveraineté sanitaire.
- la garantie du droit à l’IVG sur tout l’ensemble du territoire.
- un investissement massif dans le service public de la santé
- les moyens d’une politique souveraine en termes de production pharmaceutique.
- un pôle public du médicament garantissant le droit à la santé pour toutes et tous.