PMA pour toutes et tous, l’égalité n’attend pas !
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté ce mercredi 12 juin son discours de politique générale face à l’Assemblée nationale. La question de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires était à l’ordre du jour. Le projet de loi sur la bioéthique dans lequel figure la mesure sera débattue fin septembre à l’Assemblée Nationale “conformément aux engagements du Président de la République”.
Des engagements et des promesses de campagnes qui depuis le début du mandat de Macron n’ont pas été tenues. Des reports successifs témoignant d’une reculade manifeste devant les éléments les plus réactionnaires du pays et d’un mépris total des milliers de femmes qui sont en attente d’une évolution de la loi pour pouvoir accéder à leurs droits.
Le Comité consultatif national d’éthique avait rendu un avis favorable au parlement pour l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique, de 2018 dans la perspective de la révision de la loi 2011. Le gouvernement avait déjà décidé en février dernier de repousser une fois de plus l’évolution de la législation à ce sujet à la fin de l’année 2019.
La révision de la loi de 2011, s’est faite par un premier temps de débats dans lesquels une large part a été laissée aux plus réactionnaires. Idem dans les médias, ou trop souvent le traitement s’est fait sous le prisme d’opposants pourtant très largement minoritaires.
Les femmes qui le peuvent déboursent des milliers d’euros pour aller en Belgique ou en Espagne, tandis que les moins fortunées sont condamnées à avoir recours à des méthodes artisanales qui mettent directement leur santé en danger. Dans tous les cas s’ouvre ensuite un parcours de la combattante pour la seconde mère qui doit lutter devant les tribunaux pour voir reconnaître ses droits sur l’enfant.
Le Premier ministre est d’ailleurs resté très flou dans son discours concernant la filiation, trois options étant actuellement à l’étude. L’une d’entre elle, la plus stigmatisante et inégalitaire, consisterait à créer un mode de filiation uniquement réservé aux couples de femmes.
L’égalité d’accès à la PMA n’a aucun besoin de se retrouver dans ce projet de loi, les débats sur la bioéthique n’auraient pas dû devenir la tribune de cette minorité d’opposants réactionnaires, comme cela avait été le cas lors des débats de 2013 sur le mariage pour tous. Ne pas légiférer sur la question participe à la recrudescence des actes et propos LGBTphobes.
L’égalité n’attend pas. Le MJCF dénonce tout nouveau report de la loi et appelle à participer massivement aux marches des fiertés afin de revendiquer l’ouverture immédiate de la PMA aux couples de femmes, femmes célibataires et personnes transgenres, avec le même mode de filiation que pour les couples hétérosexuels, ainsi que sa prise en charge par la sécurité sociale.