Pour un héritage populaire des JOP 2024

Hier se sont clôturés les Jeux paralympiques, et avec eux les JOP 2024 de Paris. Ces jeux ont été l’occasion d’une véritable liesse populaire partout en France. Nous pouvons être fiers d’avoir accueilli cette belle fête internationale. 

Au milieu d’une intense période de lutte des classes sur fond de crise démocratique et politique dans le pays, les athlètes ont été portés par une forme d’unité du pays qui est une des  plus belles images de ces jeux. En battant des records d’audiences, mais aussi par d’énormes affluences dans les stades et les “fan zones”, les JOP 2024 ont fait vibrer les français partout sur le territoire, et ce, malgré les tentatives de divisions portées par l’extrême droite dès les premières minutes de cet événement. La réussite et les fortes affluences des jeux paralympiques sont une source particulière de satisfaction afin d’œuvrer à une société plus inclusive avec les personnes en situation de handicap. 

La réussite de ces JOP est aussi le résultat d’une mobilisation des services publics, ainsi que de 45 000 bénévoles. Parmi eux, 30% de jeunes mobilisés pour une seule chose : le bon déroulement des jeux. Ces bénévoles sont l’essence même du sport populaire. Sans eux, les clubs français ne pourraient fonctionner. Or, la limite entre dévouement populaire et usage abusif est fine. Car ces JOP, ce sont aussi les expulsions d’étudiants de leurs logements ou les trop nombreux accidents de travail, malgré la charte sociale de la CGT. Ce sont aussi des billets à des tarifs bien souvent prohibitifs, qui auront empêché beaucoup de nos concitoyens d’en profiter. Ces éléments nous rappellent que l’on peut, et que l’on doit toujours faire mieux et au profit de tous, à l’image de nos sportifs qui défient les records les plus impressionnants. Le sans abrisme, l’exploitation sur les chantiers, la précarité étudiante n’auront pas disparu avec ces Jeux, et  la volonté d’y mettre fin impose d’amplifier la lutte contre le capital, ce qu’aucune compétition sportive n’a le pouvoir d’effacer.  

Le tableau final n’est pas le résultat du hasard ou du talent, mais bien du travail acharné de ces sportifs et sportives. Néanmoins, il traduit aussi les inégalités internationales. En effet, l’accès aux infrastructures sportives n’est pas égal. Ainsi, malgré la volonté d’égalité et de paix portée par cette compétition, les choix politiques d’investir dans les pratiques sportives, notamment durant le parcours scolaire, se ressentent dans le tableau final des médailles.

Ces jeux feront naître beaucoup de vocations. Ainsi, il est à prévoir une augmentation des inscriptions dans les clubs sportifs. Malgré toute la démonstration de ces 4 semaines de compétition, nous avons besoin de renforcer notre tissu sportif. Pour que chaque jeune qui a rêvé devant les exploits des sportifs puisse pratiquer ce sport, il faut en finir avec les politiques d’austérité qui privent trop de monde du sport. L’urgence est à des investissements massifs, aussi bien dans le soutien aux associations, aux licenciés, mais aussi à la pratique sportive à l’école et à l’université. En effet, lors de la dernière réforme du bac pro, les élèves ont vu leur nombre d’heures d’EPS baisser, creusant ainsi un peu plus les inégalités d’accès à la pratique sportive. L’héritage des jeux doit aller dans le sens d’une ambition populaire encore plus grande. Nous ne voulons pas de trêve politique. Au contraire, au lendemain de ces Jeux Olympiques, l’heure est au combat pour conquérir, réellement, l’accès pour toutes et tous au sport professionnel comme amateur.