Procès de Mazan : ne plus laisser faire.
Aujourd’hui s’achève le procès des viols de Mazan. Après 3 années de combat judiciaire, les agresseurs de Gisèle Pélicot sont condamnés. Dominique Pélicot écope de 20 ans de réclusion criminelle, pour avoir drogué celle qui était son épouse et l’avoir violée et faite violer par plus de 70 hommes recrutés sur les réseaux.
Peine maximale pour le principal accusé et aucun acquittement parmi les 50 autres coupables ayant pu être identifiés, c’est un procès historique qui envoie un signal fort: nous ne laisserons plus faire.
Ce combat, c’est celui de Gisèle Pélicot. Depuis l’ouverture du procès, elle a refusé le huis clos et a tenu à ce que les visages de ses agresseurs soient révélés au public. Dans ses prises de paroles, elle déclare vouloir que « la honte change de camp ». Car ce n’est pas à elle ni à toutes les femmes victimes de violence d’avoir honte mais bien à ceux qui les commettent.
Entre les viols scénarisés, leur exploitation pornographique, la soumission chimique, et des coupables qui prétendaient penser qu’elle était d’accord », cette affaire sordide est le pur produit de la culture du viol.
Face à ce constat, et pour faire progresser la société sur la question des violences faites aux femmes, il est impératif de mettre en place immédiatement les trois séances par an d’éducation à la vie affective et sexuelle tout au long de la scolarité. La lutte contre les violences sexistes et sexuelles ne peut se faire sans que ne soient réaffirmées dès l’école les notions essentielles que sont le consentement, le droit à disposer de son corps, la lutte contre les stéréotypes véhiculés par la pornographie. La désinformation et les polémiques récentes sur le contenu des heures d’enseignement sont irresponsables et intolérables.
Enfin, l’État doit prendre ses responsabilités, car nous sommes loin aujourd’hui des 3 milliards d’euros réclamés par les associations féministes pour la prévention et la prise en charge des femmes victimes de violences.
Plus que jamais, entendons les mots de Gisèle Pélicot lors de son procès : “un viol est un viol “ !