Rapport du HCE sur le sexisme : un constat accablant qui appelle des réponses rapides
Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a sorti fin janvier son rapport annuel. Le constat qu’il dresse est inquiétant. Pourtant, la médiatisation des inégalités permet une prise de conscience puisque 93 % des personnes interrogées estiment que femmes et hommes ne sont pas traités à égalité dans la société. Les jeunes femmes en ont déjà pleinement conscience entre 15 et 24 ans : elles sont 80 % à penser qu’il est difficile d’être une femme. Elles déclarent aussi massivement avoir vécu des situations de sexisme à l’école ou dans leurs études. En conséquence, neuf femmes sur dix adaptent leur comportement au quotidien : ne pas sortir, réfléchir à sa tenue pour “éviter” le harcèlement, etc. Pour autant, le rapport démontre un déni très fort des hommes sur leur rôle dans le système patriarcal.
L’enquête démontre une surreprésentation des clichés sexistes et stéréotypes chez les jeunes, notamment chez les jeunes actifs. Alors que 11 % de la population considère qu’il faut être violent pour se faire respecter, ce chiffre monte à 23 % chez les moins de 35 ans. De la même façon, seule la moitié des jeunes hommes considèrent l’image renvoyée par le porno comme problématique contre 79 % des seniors. Ces représentations ont des conséquences concrètes. Les jeunes femmes sont surreprésentées dans les victimes de violences sexuelles. 12 % des femmes ont déjà eu un rapport sexuel non protégé devant l’insistance de leur partenaire. Le chiffre est de 18 % pour les 25-34 ans, de la même façon 4 % des femmes ont déjà eu un rapport sexuel pendant lequel leur partenaire a retiré son préservatif sans demander leur accord contre 8 % pour les 18-24 ans.
À l’école et lors de leurs études, le sexisme empêche les jeunes filles de se réaliser pleinement, elles sont 41 % à déclarer avoir été moins bien traitées en raison de leur genre. Alors que la réforme du bac et parcoursup ont accentués l’orientation genrée, 37 % des femmes affirment avoir déjà vécu des discriminations sexistes dans leurs choix d’orientation professionnelle. Seulement 6 % de la population fait confiance à l’école pour lutter contre le sexisme et les violences sexuelles. Cette situation est intolérable, chaque jeune femme doit avoir accès aux études sans subir de discriminations, il s’agit d’un axe de travail prioritaire pour la société égalitaire de demain.
Il est plus que temps d’agir rapidement et avec les moyens nécessaires face à une augmentation de la pensée masculiniste. Le constat accablant démontre aussi une confiance envers les associations pour lutter contre le sexisme, mais un total manque de confiance envers le gouvernement. Il est temps que le gouvernement partage cette confiance et écoute les associations, les mesures existent, elles n’attendent que d’être appliquées.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France partage l’ensemble des propositions effectuées par le HCE dans son rapport.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France appelle le gouvernement à mettre en place réellement et concrètement les cours d’éducation à la vie sexuelle et affective comme partie d’un plan global pour lutter contre le sexisme et les LGBTIphobies dans l’éducation.