Réforme de l’apprentissage : l’exploitation avant la formation
La réforme de l’apprentissage portée par la gouvernement Philippe oscille entre l’ubuesque et l’insulte. L’insulte d’abord quand ce gouvernement de ministres millionnaires propose sans honte une augmentation de 30€ par mois de la rémunération des apprenti·e·s. Aujourd’hui la rémunération d’une ou un apprenti·e peut descendre jusqu’à 25% du SMIC soit 370€ par mois.
L’ubuesque ensuite, car ce n’est pas l’aide de 500€ au passage du permis de conduire qui compensera la rémunération misérable imposée aux apprenti·e·s. Lorsqu’on a 18 ans et qu’on perçoit 800€ par mois, comment est-il possible d’envisager l’achat et l’entretien d’un véhicule ?
Que dire du cynisme de ce gouvernement quand il souhaite autoriser les semaines de 40 heures pour les mineurs en apprentissage ?
Que dire de la facilitation de la rupture des contrats d’apprentissage alors que ceux-ci sont déjà rompus dans plus d’un quart des cas ? Signifiant très souvent la fin du cursus pour l’apprenti.
Que dire de la possibilité de débuter un contrat d’apprentissage à toute période de l’année ? Ce ne peut que provoquer une désorganisation de la formation, affaiblissant l’apport de cette dernière au profit de la seule partie en entreprise.
La vision de l’apprentissage du gouvernement dégagée par ce projet de réforme est celle d’un contrat uniquement destiné à fournir une main d’oeuvre bon marché au patronat, et non une réelle formation professionnelle aux apprenti·e·s.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France constate qu’une fois de plus les intérêts du patronat ont primé sur ceux des jeunes. Nous saluons également le refus de la CGT de servir de caution à ces annonces vendredi dernier.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France réaffirme sa revendication du SMIC comme salaire minimum pour toutes et tous, y compris les apprenti·e·s ! L’apprentissage doit permettre la formation par l’emploi et non l’exploitation sous prétexte de formation.