Réforme du bac pro : moins de cours et plus d’entreprise
La ministre déléguée à l’Enseignement et la Formation professionnels Carole Grandjean a détaillé hier la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat professionnel.
Ces annonces confirment ce que nous savions déjà : cette réforme vise à remplacer la formation des élèves par l’Éducation nationale en un apprentissage patronal.
203 heures de cours sont ainsi supprimées sur les 3 années de formation. Presque la moitié concernent l’année de terminale et sont prises sur les enseignements professionnels, remplacés selon la Ministre, par plus de stages.
Sur les 3 années du bac pro, ces suppressions d’heures correspondent à 7 semaines de cours en moins. Après la réforme Blanquer de 2018 qui avait retiré déjà 10 semaines, les élèves de baccalauréat professionnel auront perdu l’équivalent d’un trimestre de cours en 5 ans !
Cela relève d’un véritable mépris de classe pour ces élèves et d’une rupture forte dans l’égalité républicaine que doit la nation à chaque élève.
Les annonces confirment aussi la destruction du tronc commun en année de terminale, en offrant le “choix” de finir l’année par des stages ou des enseignements. Alors que nombre d’élèves de lycée professionnel sont en difficultés financières, ce choix n’en sera pas un. Attirés par une faible rémunération des stages, nombre d’entre eux risquent d’abandonner les enseignements, au détriment de leur orientation. La Ministre l’assume elle-même en parlant de ces stages comme de “premiers emplois”.
Cette instrumentalisation des stages est insupportable et abandonne toute ambition formatrice pour ceux-ci pour en faire des moments de travail quasi gratuit à destination des jeunes les plus précaires au profit du patronat.
Le MJCF réaffirme que l’apprentissage d’un métier repose sur des enseignements généraux et professionnels assurés par des professeurs de l’Éducation nationale, et qu’aucun stage ne saurait les remplacer.
Le MJCF réaffirme que la formation professionnelle vise à former les travailleuses et travailleurs de demain, mais aussi des citoyennes et citoyens. Ainsi, aucune suppression d’heures d’enseignements n’est acceptable.
Cette réforme est une véritable attaque contre la jeunesse de la classe travailleuse. Elle traduit un alignement complet du gouvernement sur les intérêts patronaux.
Le MJCF continuera à se mobiliser devant les lycées professionnels pour construire une riposte à cette réforme.
Le MJCF appelle l’ensemble des élèves de lycée professionnel à se mobiliser le 12 décembre, journée de grève de l’intersyndicale afin de revendiquer le retrait immédiat de la réforme du lycée professionnel.