Retraites : projet antisocial confirmé
Mercredi 11 décembre, le premier Ministre Edouard Philippe a enfin présenté les contours de la réforme des retraites promue par son gouvernement. Les multiples précautions de langage employées par le Premier ministre n’ont pas pu masquer le fond de son propos.. Le but réel a enfin été avoué : il s’agit de faire travailler les Français plus longtemps. Ainsi, dans le nouveau système, il faudra aller au moins jusqu’à 64 ans, plus probablement 67, pour pouvoir bénéficier d’une pension décente.
On peine à saisir dans cette attaque sans précédent contre le droit au repos où est « la fidélité au programme du Conseil national de la Résistance » invoquée par Édouard Philippe. Le chef du gouvernement peut bien souhaiter qu’il n’y ait à l’issue des débats entourant cette réforme « ni vainqueurs ni vaincus », il apparaît clairement que son projet est une offensive contre la solidarité nationale et qu’il y aura bien des des vaincu·e·s : les travailleuses et les travailleurs !
Sous prétexte de « voir le monde tel qu’il est », de « prendre en compte la réalité du XXIe siècle » le gouvernement souhaite en réalité niveler vers le bas les droits de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs.
Le Premier ministre a également profité de son allocution pour attaquer les régimes spéciaux en vantant l’universalité de son nouveau système. Mais où est l’universalité quand les règles ne seront pas les mêmes que l’on soit né en 1974, 1994 ou 2004 ? Pourquoi vouloir retarder les effets d’une réforme qui devait aboutir à l’augmentation des pensions ? Ce report est un véritable aveu de la part du gouvernement: le nouveau système de retraite qu’il propose consiste en une dégradation du droit au repos.
Edouard Philippe a également maintenu le flou sur un élément essentiel de la transition entre les deux systèmes de retraite. Comment seront prises en compte les périodes déjà cotisées pour celles et ceux né·e·s après 1975 ? Les emplois à bas salaire et à temps partiel qui marquent les débuts de carrières seront-ils intégrés dans le calcul des pensions ?
Le chef du gouvernement a beau jurer qu’il souhaite mener « une réforme et non une bataille », qu’il ne veut pas rentrer dans « la logique du rapport de force », il a confirmé par ses propos une attaque sans précédent contre le droit au repos.
Le Mouvement jeunes communistes de France appelle à poursuivre et amplifier le mouvement social contre le projet du gouvernement. Nous invitons les jeunes à se mobiliser demain et le 17 décembre pour mettre en échec ce gouvernement et imposer une réelle réforme des retraites pour aller vers un système plus juste et protecteur. Le MJCF revendique la retraite à 60 ans à taux plein, la fin des exonérations de cotisations ainsi que la prise en compte des années d’études.