Le Sénat argentin s’oppose aux droits des femmes, le combat pour l’IVG continue !
Ce jeudi 9 août 2018 aurait dû être une date historique pour l’Argentine. Un texte autorisant l’IVG pendant les quatorze premières semaines de grossesse était en effet débattu au Sénat. Résultat d’une bataille exceptionnelle menée par les féministes argentin·e·s, ce texte avait déjà franchi l’étape de l’adoption par la Chambre des députés. Un vote favorable au Sénat aurait donc signifié une avancée historique : la légalisation de l’IVG en Argentine. Cette décision sexiste est également une décision de classe, qui condamne les femmes des milieux populaires à recourir à des avortements clandestins, provoquant chaque année des morts et des dommages irréparables à la santé
Cependant, après plus de 16h de séance, le texte a été rejeté : 38 voix contre face à seulement 31 voix pour et 2 abstentions. Le Sénat, institution conservatrice dominée par des hommes et à la représentativité douteuse (les provinces les plus peuplées et les plus progressistes y sont sous-représentées), a donc fait barrage à un droit fondamental des femmes. Il ne pourra y avoir de nouveau débat parlementaire sur le sujet avant 2020.
Cette nouvelle est un coup dur pour tout·e·s les progressistes d’Argentine et plus largement pour toutes celles et ceux qui luttent partout dans le monde pour défendre ou conquérir le droit à l’IVG. Cette défaite ne doit cependant pas faire oublier l’énorme travail de la « Campaña Nacional por el Derecho al Aborto Legal, Seguro y Gratuito » et des mouvements progressistes qui ont réussi à porter la question de l’IVG jusqu’au Parlement. Plusieurs années de combats ont permis de faire bouger les lignes. Même si la loi n’est pas passée, la société a bougé, les mentalités ont évoluées. L’immense mobilisation des Argentin·e·s pour le droit à l’IVG est porteuse d’espoir pour l’avenir.
Cette mobilisation a été observée par les progressistes du monde entier. Le combat pour le droit à disposer de son corps est un combat international qui n’est pas limité à l’Amérique Latine. Les offensives du gouvernement réactionnaire en Pologne pour restreindre toujours d’avantage ce droit fondamental ou la récente victoire du référendum pour la légalisation de l’IVG en Irlande nous rappellent que ce combat se mène aussi en Europe.
Le 28 septembre, à l’occasion de la journée du droit fondamental à l’avortement, une grande mobilisation aura lieu pour défendre ce droit et exiger que l’IVG soit ajouté à la liste des droits européens fondamentaux. Les Jeunes Communistes soutiendront cette mobilisation comme toutes celles qui, en France ou ailleurs, s’organiseront pour que l’IVG soit accessible à toutes et partout. En Argentine comme en France et dans le reste du monde : « Mon corps, mon choix, mes droits ! »