Un gouvernement ni exemplaire ni écologiste
La démission de François de Rugy vient clore une terrible séquence pour le gouvernement. Le refus jusqu’au bout du Premier ministre et du président de la République de tirer les conséquences des égarements de leur ministre est stupéfiant. Il aura en effet fallu une révélation supplémentaire de la confusion entretenue depuis plusieurs années par l’ancien écologiste entre son argent et celui de l’Etat. Ce refus de “céder” à la “République de la délation” comme l’a décrite le chef de l’Etat apparaît comme une nouvelle marque de déconnexion d’Emmanuel Macron vis-à-vis de ses concitoyennes et concitoyens.
Au-delà des aventures culinaires et fiscales du désormais ex-ministre, le choix de désigner Elisabeth Borne, ministre du transport comme ministre de la transition écologique et solidaire. Ce choix s’inscrit dans la suite des différents renoncements en matière écologique du gouvernement. Mme Borne est la ministre qui a porté l’année dernière la réforme de la SNCF. Une réforme, qui outre ses conséquences sociales, est un véritable non-sens environnemental. En sacrifiant le transport par rail, elle a ainsi laissé davantage de place au transport routier et sa pollution. L’abandon du train Perpignan-Rungis s’inscrit dans cette même logique.
En ne prenant pas la décision de la démission de François de Rugy, le couple exécutif a lui-même enterré ses promesses, faites il y a deux ans, “d’exemplarité”. Une image terrible alors que le décalage entre le gouvernement et le reste du pays a été l’un des marqueurs de la mobilisation des “gilets jaunes”. Le constat par la porte-parole du gouvernement que “les Français ne mangent pas du homard tous les jours” arrive tardivement et sa remarque sur les kebabs noie dans le mépris sa tentative de refaire de l’exemplarité un marqueur de ce gouvernement.
Inversement en nommant Elisabeth Borne, le Premier ministre et le Président de la République montrent une nouvelle fois que l’écologie n’est pas sa préoccupation principale. Le ministère perd d’ailleurs en rang protocolaire. Les marches pour le climat qui ont suivi la démission de Nicolas Hulot ou encore les mobilisations des lycéennes et lycéens pour une réelle action contre le réchauffement climatique sont ainsi ignorées.
Le Mouvement jeunes communistes de France constate le décalage croissant entre les promesses de ce gouvernement et ses actes. Nous appelons à poursuivre les mobilisations en faveur d’une réelle politique écologiste notamment à la rentrée en participant à la mobilisation du vendredi 20 septembre à la rentrée.