Un pas de plus contre l’impunité d’Israël
Après 5 longues années d’enquête préliminaire, la procureure de la Cour Pénale Internationale, Fatou Bensouda, a annoncé le 20 décembre dernier l’ouverture d’une enquête pour « éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens ». La CPI créée en 2002 est la juridiction pénale internationale permanente en charge de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime de guerre et de crime d’agression.
Même si l’État israélien n’est pas expressément nommé, l’enquête porterait en premier lieu sur l’opération « bordure protectrice » lancée dans la bande de Gaza durant l’été 2014 par Israël. Un bilan humain énorme ayant atteint un niveau sans précédent depuis la guerre des Six Jours de 1967. Durant l’été 2014, on dénombrait plus de 2500 Palestiniens et Palestiniennes tué·e·s, 11 000 blessé·e·s et 100 000 déplacé·e·s. L’enquête pourrait également porter sur les crimes perpétrés par les forces israéliennes lors des « Marches du retour » depuis mars 2018.
À cette annonce, lsraël et les États-Unis ne sont pas restés sans voix.
Les deux États ayant toujours refusé de faire partie de la CPI font pression à tous les niveaux pour ne pas que cette enquête voie le jour s. Pour Netanayou, « La CPI est devenue une arme de guerre politique contre Israël (…) un outil politique pour délégitimer Israël » et il s’agirait « d’un jour sombre pour la vérité et la justice » ; pour Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine : « Nous nous opposons fermement à cela et à toute autre réaction qui viserait Israël de façon injuste ».
Ces crimes commis à Gaza ne sont pas des actes isolés, mais sont partie prenante de la colonisation, de l’occupation, et de tous les actes de guerre perpétrés par Israël à l’encontre des Palestiniens et des Palestiniennes depuis plus de 70 ans.
Même si les bases sont posées et qu’il s’agirait d’une avancée contre l’impunité d’Israël, la procureure a annoncé que les juges devaient se prononcer d’ici avril 2020 sur les compétences territoriales de la CPI sur la situation en Palestine, c’est-à-dire si elles comprennent la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza. Alors même que la Palestine est membre de la CPI depuis 2015 et que la question de la juridiction ne s’est jamais posée depuis les débuts de l’enquête préliminaire.
Le Mouvement des Jeunes Communistes de France salue cette décision de la CPI de mener cette enquête considérant qu’il s’agit d’un levier d’interpellation sur les agissements d’Israël en Palestine. Le MJCF appelle l’ensemble des États membres de la CPI, en particulier la France, à se prononcer fermement pour la poursuite de l’enquête, et ce dans l’ensemble des territoires Palestiniens ainsi qu’à appuyer la Cour Pénale Internationale dans son travail.