Mettre en place des stages utiles en baccalauréat professionnel
Les stages effectués en lycée professionnel sont trop souvent inutiles, voire problématiques. Alors que nous y allons pour appliquer sur le terrain ce que nous avons vu en cours, nous nous retrouvons à faire des tâches d’exécution qui ne correspondent pas à notre formation. Par exemple, en mécanique, alors que nous apprenons en cours à faire un diagnostic sur une voiture, un devis, gérer la relation avec les clients, nous passons notre temps à changer des roues ou à nettoyer l’atelier. Le stage se transforme alors en une corvée et en un temps de travail gratuit au profit du patron.
Nous revendiquons un encadrement beaucoup plus strict des stages et des conventions passées entre nos lycées et les patrons. Les patrons doivent avoir un cahier des charges clair sur ce qu’ils peuvent ou non nous demander de faire, en lien avec les attendus de notre formation et de notre diplôme.
Les stages sont aussi très inégalitaires. En fonction de notre réseau personnel ou non, de notre genre ou de notre origine, nous avons plus ou moins de mal à en trouver. Les réformes qui ont augmenté le temps de stage renforcent donc les inégalités entre les élèves.
Nous voulons des stages mieux encadrés, mais nous ne pensons pas que les apprentissages reposent sur ces stages. Ce n’est pas en regardant faire un patron que nous apprendrons un métier complexe. C’est une vision libérale et patronale de l’apprentissage. C’est en cours, avec des enseignants et sur des plateaux techniques que nous pouvons nous former à l’ensemble de notre métier, mais aussi connaître le droit du travail et les normes d’hygiènes. Nous rejetons donc les réformes qui visent à baisser le nombre d’heures de cours pour augmenter le temps passé en entreprise.